jeudi 28 janvier 2016

Mia madre

Cannes 2015 Prix du jury œcuménique 
L'une regarde en haut, l'autre vers le bas....
Réalisateur : Nanni Moretti, acteur et réalisateur italien né en 1953. Son cinéma intimiste est assez particulier, il se sert beaucoup de sa propre expérience de la vie, et de son observation. « son style singulier, caractérisé par une ironie mordante et un sens aiguisé de l'observation psychologique et sociale » wiki Obtient en 2001 la Palme d'or à Cannes. Président du jury à Cannes en 2012.
Pays : Italie Année : 2016
Acteurs : Margherita Buy (Margherita) ; John Turturro (Barry Huggins); Giulia Lazzarini (Ada); Nanni Moretti (Giovanni) Dir. Photo : Arnaldo Catinari
Résumé : Dans ce film on a l’impression que l’observation des personnages est le sujet du film, leurs mentalités, leurs habitudes et travers, pas tellement leurs bons côtés. Face au drame qui se joue, la mort de leur mère, ils ne changent pas mais esquissent une discrète remise en question suivant leurs caractères. Nanni Moretti est-il le personnage principal ? ou bien Margherita ? le film tourné à l’intérieur brouille les pistes, il n’est que le décor qui permet sans doute à Moretti de prendre une revanche sarcastique sur certains aspects techniques qu’il ne maitrise pas lui-même. Supposition : La réalisatrice est un second lui-même aux prises avec son métier et Giovanni, l’être calme et sage qu’il voudrait être ? Entre ces deux extrêmes le film balance sans arrêt. Par ailleurs la mère prend de l’épaisseur au fur et à mesure… ce n’est pas n’importe qui, pas seulement leur mère, elle est la seule à ne pas être en échec ; Margherita décroche de son travail, elle n’arrive pas à faire ce qu’elle voudrait, mais que veut-elle vraiment ? Giovanni, on ne sait rien de lui est-il marié ou a-t-il des enfants ? on sait juste qu’il a posé des congés pour accompagner sa mère et il va les prolonger sur le tard, pourquoi ? il a une idée d’avenir en tête mais ne la dévoile pas, même à son employeur. C’est quoi, se retirer du monde ? se consacrer aux autres ? genre humanitaire ou moine (il faut se méfier avec les italiens !) Le sujet du film c’est bien la perte de la mère (matriarche) source de la vie, de la famille de la logique et de la culture, donc la perte des repères.
« Certes la grâce affleure lors des faces à face entre l’héroïne et sa mère, ou trois générations de femmes courageuses, mais le retour du film dans le film emprisonne les personnages dans un film que personne ne semble avoir envie de faire ou de voir. » Mathieu Tuffereau qui n’aime pas trop..
Filmographie : Palombella rossa ; Journal intime, La Chambre du fils, Le Caïman, Habemus Papam
Avis : film tendre, deux adultes vont perdre leur mère et leurs repères. Tout est dans la nuance et l’observation des réactions d’un frère et d’une sœur qui ne se ressemblent pas.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 25 janvier 2016

Le grand partage

Réalisateur : Alexandra Leclère réalisatrice, scénariste et dialoguiste française.
A la française, on trinque dans la bonne humeur

Pays : France Année : 2016
Acteurs : Karin Viard (Madame Dubreui) ; Didier Bourdon (Monsieur Dubreuil) ; Valérie Bonneton (Madame Bretzel) ; Michel Vuillermoz (Monsieur Bretzel) ; Josiane Balasko (la concierge) ; Patrick Chesnais ( Michel, le voisin) ; Dir. Photo : Jean-Marc Fabre
Résumé : Un hiver pire que jamais. Le gouvernement publie un décret obligeant les citoyens français les mieux logés à accueillir chez eux pendant la vague de froid leurs concitoyens en situation précaire. La réalisatrice décrit alors les réactions des habitants d’un beau quartier… avec des personnages non seulement réalistes mais aussi amusants, caricaturés certes…
Quelque chose qui m’épate: c’est autant de scènes à Paris avec de la neige... comment ils font pour tourner ?
Les rôles sont interprétés avec sérieux (Didier Bourdon) et parfois délicatesse comme pour Michel (Patrick Chesnais) ; dans les drôles : Vuillermoz, le cheveu au vent, est superbe de nullité en slip ! Balasko, front bas, pointue comme toujours nous fait rire Karine Viard est très à côté de ses pompes, un plaisir.
Évidemment le sujet est grave, mais ce n’est pas un documentaire sur les SDF, la misère c'est la toile de fond le déclencheur (Pourquoi pas?) mais ce n’est pas une raison pour faire la tête ! Suite à la lecture des critiques peu favorables, j’avais renoncé à aller voir ce film, mais l’horaire de mes libertés ce jour là m’a fait tenter l’essai malgré tout… Transformé (pas moi, l’essai). Pourquoi cette critique ? on peut rire des quant à soi de la droite et des intellectuels de la gauche ! la preuve qu’il n’y a plus de Droite ni de Gauche !
Filmographie : Le Grand Partage ; Maman ; Le Prix à payer.
Avis : J’ai passé un bon moment à rire des péripéties et des travers de nos contemporains. 
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






samedi 23 janvier 2016

Grand Budapest Hotel

Berlinale 2014 : Grand Prix du jury

Golden Globes 2015 : meilleur film musical ou de comédie.
Oscars du cinéma 2015 : Meilleure musique de film pour Alexandre Desplat Meilleurs décors

Réalisateur : Wes Anderson réalisateur Américain né en 1969. Etudes de philosophie. Se lie d’amitiés avec les frères Wilson avec lesquels il commence une carrière dans le cinéma.
Pays : UK , All US Année : 2014
Acteurs : Ralph Fiennes (Gustave H); Tony Revolori (Zéro); Saoirse Ronan (Agatha); Edward Norton (Henckels); Jude Law (l’écrivain, jeune); F. Murray Abraham (zero Mustapha agé); Mattieu Amalric (Serge X); Adrien Brody ( Dimitri l’héritier) Dir. Photo : Robert D. Yeoman Musique Alexandre Desplat
Résumé : Inspiré par des nouvelles de Stephan Zweig  (lesquelles ?) on dirait plutôt que c’est par les Monthy Python ! Le récit labyrinthique de Wes Anderson est un vrai feu d’artifice de gags, d’évocations du nazisme pour le ridiculiser, des derniers «souverains» décadents en Europe de l’Est. L’action se passe dans un château «pièce montée» étonnant de couleurs, dans un pays dont le seul nom est rigolo Zubrowka ! Donc, nous allons prendre une cuite de scènes où une politesse extrême va côtoyer une méchanceté bestiale, qui va gagner les beaux ou les méchants ? Il semblerait que la réponse ne soit pas si claire. Il s’agit en fait de la fin d’un monde que Stephan Zweig décrit souvent (Ivresse de la métamorphose) en opposant les riches cultivés et oisifs séjournant dans des palaces et ceux qui travaillent et peinent à gagner leur vie et logent dans des masures. Anderson joue avec le temps, à nous de nous débrouiller pour savoir quand se passe la scène et dans quel contexte international, même si le Palace est justement hors du temps. Si vous regardez la version sous titrée… vous aurez à peine le temps de lire les traductions, Un peu comme dans Darjeeling limited, mais si vous avez un DVD comme c’est probablement le cas, vous pourrez le regarder deux fois. Voir plus les Inrocks  et encore plus sur Wiki 
Filmographie : Rushmore ; La Famille Tenenbaum ; La Vie aquatique ; À bord du Darjeeling Limited ; Fantastic Mr. Fox ; Moonrise Kingdom ; The Grand Budapest Hotel 
Avis : Un film distrayant, plein de bonne humeur mais qui évoque de choses graves, et des souvenirs de temps maintenant historiques et obsolètes.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie








lundi 18 janvier 2016

Sur la route de Madison

The bridges of Madison County

César du meilleur film étranger en 1996.
Oscar de la meilleure actrice pour Meryl Streep en 1996. 
Réalisateur : Clint Eastwood. acteur, réalisateur, compositeur et producteur de cinéma américain ; né en 1930. Un monument de cinéma ! Une « légende de l’Ouest » !
Quatre Oscars, cinq Golden Globes, trois Césars et la Palme d'honneur au Festival de Cannes en 2009. Sources
Pays :US Année : 1995
Acteurs : Clint Eastwood (Robert) ; Meryl Streep (Francesca)
Dir. Photo : Jack N. Green
Résumé : Adapté du roman de Robert James Waller.
Le film commence par la fin, la découverte par les deux enfants (adultes) du testament de leur mère, tout leur parait incroyable. Ils découvrent un journal intime où elle raconte la merveilleuse histoire d’amour qu’elle a connue il y a plusieurs années. Le film balaye allégrement les années, dans le sens que Francesca et Robert parlent un peu de leur passé, alors qu’on est déjà au passé de Francesca qui raconte son idylle de 4 jours, on assiste aussi à la maladie de Richard et à la solitude de Francesca, ensuite la fin de Robert par un envoi des souvenirs de celui-ci. Pendant le récit des 4 jours les enfants parlent entre eux des difficultés de leurs couples, et nous sommes projetés dans leur vie présente. Cette articulation dans le temps du film rend une impression de simultanéité et d’affleurement des temps qui se mélangent ; très curieux.
« Comme tous les grands films d'Eastwood, Sur la route de Madison est un film de revenants qui surgissent d'un passé oublié. Dans cette méditation romantique, au sens le plus noble du terme, l'amour est justement ce qui permet au temps de révéler pour lui-même au-delà de la succession passé-présent-avenir. » cineclubdecaen
Filmographie : Pour une poignée de dollars ; Et pour quelques dollars de plus ; Le Bon, la Brute et le Truand ; L'Inspecteur Harry ; L'Homme des Hautes Plaines ; Impitoyable; Mystic River; Million Dollar Baby; Gran Torino ; American Sniper ; Invictus; lettres d'Iwo Jima;
Avis : Film culte, le mélodrame romantique en milieu rural. Un Clint très simple dans un rôle banal mais bien crédible, une Meryl également superbe de simplicité.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




vendredi 15 janvier 2016

Les derniers jours du monde

 
Deux héros rocambolesques, derniers témoins de la culture ...
Réalisateur : Arnaud et Jean Marie Larrieu scénaristes et réalisateurs français nés en 1966 et 1965. Amateurs de montagne, de nus. Travaillent avec de très bons acteurs, leurs films ne plaisent pas toujours… à ceux qui manquent d’humour.
Pays :France Année : 2009
Acteurs : Mathieu Amalric (Robinson) ; Catherine Frot (Ombeline) ; Karin Viard (Chloé) ; Sergi Lopez (le ténor) Dir. Photo : Thierry Arbogast
Résumé : Adaptation d’un roman de Dominique Noguez. Le film démarra à Biarritz, la fin du monde approche grâce à un virus mortel… et le délabrement de la nature opéré par la civilisation. Dans tout ce chaos, un individu non moins chaotique, Robinson est interprété par Mathieu Amalric très doué pour ce genre de personnage. Robinson est obnubilé par l’amour, et les femmes en général. Au cours de ces épisodes de foules, de guerre (avec des petits clins d’œil sur notre 2 e guerre mondiale et l’Espagne) Robinson n’est lâché par une femme que pour en retrouver une autre… toutes assez loufoques aussi. Il est fêlé amoureux d’une Léa, sacrément bizarre, qui disparait tout d’un coup pour reparaitre plus tard, ailleurs dans des endroits incroyables. Les ruptures n’en sont jamais, les liens se trouvent tout d’un coup rompus et la vie continue. La mort est partout, souvent grotesque comme dans la soirée dans un château du Lot ; mais personne n’en tient compte. La mort partout, donne une liberté et une importance à l’instant présent… « … Autant dire que le road-movie regorge de péripéties, où la fantaisie n'exclut pas l'émotion profonde. Car la situation de science-fiction décrite renvoie mine de rien à une expérience intime universelle. Lorsque l'amour est si fort que rien ne peut l'égaler, alors oui, qu'importe de mourir là, tout de suite. » Jacques Morice  … mais cela ne plait pas à Pierre Murat aussi de Télérama ! Le château décadent me parait une allusion à Rocky Horror Picture Show , ce film doit être... un spécial geek !
Filmographie : Peindre ou faire l'amour ; Le Voyage aux Pyrénées ; Les Derniers Jours du monde ; L'amour est un crime parfait  
Avis : Film pétillant et divertissant complètement branque… (une scène de broute minou pourrait offusquer de jeunes esprits.) rien n’est vraisemblable, mais c’est un festival. Pour la philosophie il faut la chercher avec un aimant dans la botte de paille ! On ne peut pas suivre le film, on court derrière, en espérant ne rien rater.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


lundi 4 janvier 2016

Peau d’Ane


Réalisateur : Jacques Demy cinéaste français 1931-1990, proche de la Nouvelle Vague. Très connu pour ses films musicaux dans le monde entier.
Pays : France Année : 1970
Acteurs : Catherine Deneuve (la princesse bleue) ; Delphine Seyrig (la fée) ; Jacques Perrin (le Prince rouge) ; Jean Marais (le roi bleu) ; Micheline Presle (la Reine rouge)
Dir. Photo : Ghislain Cloquet Musique :Michel Legrand
Résumé : Adapté du conte Peau d’âne de Charles Perrault, par jacques Demy en film musical. Le Roi (Jean Marais ) vient à perdre sa tendre épouse, il en fait une dépression importante. Ses sujets le poussent à se remarier et il envoie des émissaires pour trouver une femme belle et gentille… rien ne lui convient, en attendant il redécouvre sa fille plus belle que jamais et s’éprend de sa beauté (on aura téléphoné à Freud immédiatement) et sa marraine la fée prend le problème en mains…. Et le Prince Charmant arriva… Sur le film de Jacques Demy, sa production, la musique etc.
Soit vous allez consulter un psychologue pour l’inceste, le complexe d’Electre, les mésalliances etc. soit vous lisez les auteurs tels Bruno Bettelheim avec psychanalyse des contes de fées. « Dans Peau d'âne, l'héroïne se déguise et s'avilit pour échapper à l'inceste…. Il n'y a guère de forme d'angoisse qui ne soit matérialisée sous une apparence dramatique dans tel ou tel conte de fées ; en outre, ces contes nous promettent que nous serons délivrés de nos angoisses et que nous serons dédommagés des souffrances qu'elles nous ont fait subir. » Bettelheim
Le film propose une scénographie issue de l’imagination de Jacques Demy, très épurée pour le décor avec des codes de couleurs et de décorations qui sont plus proches du théâtre que du cinéma. Les robes de la Princesse sont une merveille !! Les personnages et les animaux peints en rouge ou bleu pour marquer leur appartenance relève surement de l’esthétique des années 70, mais sont également de puissants moteurs oniriques. La poésie dégagée par la mise en scène et la musique font une projection dans nos passés d’enfants qui nous enchante encore. Les animaux familiers sont aussi un lien vers les histoires racontées par les parents avant de s’endormir. Visiblement on ne s’en lasse pas, même dans le château de Chambord. Ce conte fait penser à celui de Cocteau qui est aussi très beau : la Belle et la Bête.
Filmographie : Lola ; La Baie des Anges ; Les Parapluies de Cherbourg ; Les Demoiselles de Rochefort ; Model Shop ; Peau d'Âne ; Une chambre en ville
Avis : Un beau film restauré qui n’est pas que pour les enfants.
Note :10/10 Rédigé par jacquie


samedi 2 janvier 2016

L’hermine

Un exemple de séance en Cours d'assises
Mostra de Venise 2015 : Prix Osella pour le meilleur scénario pour L'Hermine et Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine pour Fabrice Luchini 
Réalisateur : Christian Vincent : réalisateur et scénariste français, né en 1955. IDHEC. César pour meilleur premier film : La discrète. 
Pays : France Année : 2015 
Acteurs : Fabrice Luchini (Michel Racine) Sidse Babett Knudsen (Ditte Lorensen-Côteret) Eva Lallier (Ann, la fille de Ditte) Victor Pontecorvo (Martial Beclin, l'accusé) Candy Ming (Jessica Burton, la compagne de Martial)
Résumé : Histoire du personnage Michel Racine, Président de la cour d’assises de St Omer, et bien connu pour être un peu peau de vache et maximaliste dans les peines décidées. Il réalise qu’il avance en âge…. sans être heureux, d’ailleurs sa femme le quitte et il entend par hasard des propos désobligeants sur son compte… il traverse une crise agrémentée d’une grippe qui lui servira de cache misère. Ce personnage solitaire et peu loquace essaye de redresser la barre ! Le mérite du film est que les pensées et décisions de Michel Racine restent tapies en lui-même, on ne voit que son évolution, lente, contre toute attente. Fabrice Lucchini, porte ce personnage avec beaucoup de retenue et de délicatesse, c’est ce qui fait le charme du scénario. De son côté la réplique est bien donnée par Sidse Babett Knudsen, qui n'est pas non plus bavarde.
« Cette conversion du magistrat paraît un peu simplette. Sur un plan plus intime, on perçoit une émotion sensuelle, électrique, dans les paroles et les regards échangés au café par le juge et la jurée. Les comédiens y sont pour beaucoup. De Sidse Babett Knudsen, l'actrice danoise révélée par la série Borgen, émane une séduction solaire, tant charnelle qu'intelligente. » Jacques Morice
Un des avantages du film est que toute une séance de cour d’assises est montrée, ce qui lui vaut un aspect documentaire intéressant, pour ceux qui seront tirés au sort prochainement…. Je laisse le spectateur découvrir les aspects romanesques et les caractères des uns et des autres, et ne dévoilerais pas ces pépites d’humanité. 
Filmographie : La Discrète 
Avis : ce n’est pas un grand film, mais il est plein d’humour et de finesse pour un sujet grave : le changement inattendu à 180° chez un personnage. 
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie