mercredi 8 avril 2015

Les orgueilleux

Deux grands acteurs
Prix International de la Biennale de Venise 1953
Réalisateur : Yves Allégret (et Rafael Portas) 1905-1987, réalisateur frère du cinéaste Marc Allégret qui apprend le métier avec lui puis avec Jean Renoir.
Pays : France Mexique Année : 1953
Acteurs : Michèle Morgan (Nellie) ;Gérard Philipe (Georges) ; Carlos López Moctezuma (Le docteur) ; Victor Manuel Mendoza (Don Rodrigo) ; Michèle Cordoue (Anna)
Dir.Photo : Alex Phillips Musique : Paul Misraki et Gonzalo Curiel
Résumé : Inspiré du scénario Typhus de Jean Paul Sartre, adapté pour le Mexique dans un village miséreux où les caïds font la loi, mais la maladie fera la sienne. Décors de pauvreté et de débauche, énormément d’enfants qui jouent et de pétards avec la Semaine Sainte, de la musique aussi qui assume le reste du dépaysement car elle est plutôt gaie, malgré les trilles et les cris comme celles d‘oiseaux fous. Des situations incroyables, un touriste français décède au village à peine arrivé d‘une maladie dont on dit que c’est une méningite cérébrospinale. Je vous passerai les détails médicaux, mais le sujet atteint présente un tableau à peu près comme il est montré dans le film. Néanmoins le traitement est une antibiothérapie rapide, si on fait une ponction lombaire, en fait c’est pour le diagnostic… L’épidémie, son arrivée qui va bouleverser la vie du village est amplement mise en scène pour servir de fond à un autre drame. Nellie est dans un environnement plus qu’hostile, elle s’est fait voler son argent, elle parle à peine espagnol. Tout est décrépi et misérable autour d’elle, et tous les hommes la regardent comme une proie possible, (la mise en scène est telle que ça fait peur, à moi en tout cas, on sent la pression des hormones mâles…) cette atmosphère noire et malsaine est chère à Buñuel (qui passe un moment sur le tournage) et Allégret. L’intrigue amoureuse est située dans ce climat de désastre. Georges, SDF alcoolique, est en fait un jeune médecin qui est tombé dans le vice, suite à la mort de sa femme qui est morte en couches, alors que le médecin Georges était ivre. Nellie, femme qui vient de perdre son mari, s’éprend du SDF contre toute raison. Les deux acteurs principaux sont employés dans des domaines qui ne leurs sont pas familiers : Michèle Morgan dont la sensualité froide et les personnages glacés ont fait la renommée est ici très sensuelle et sensuelle. Gérard Philippe, plutôt jeune premier romantique campe ici un personnage dément ou presque (l’épisode de la danse pour de l’alcool est étonnant). Entre les multiples pétards, explosions et les cages à oiseaux presque aussi nombreuses, ou les enfants qui courent dans tous les sens… on se demande un peu ce que le cinéaste à voulu dire à part l'enfermement dans un espace de chaos. Par contre les gouttes de sueurs pullulent mal à propos… laissant la place à l’épisode des glaçons ou du ventilateur, très original à l’époque, c’est vrai qu’elle n’est pas mal en combinaison… et le titre est encore pour moi une énigme qui désigne-t-il? les méningocoques surement...
J’ai vu plusieurs fois ce film dont la première dans ma jeunesse, adolescente ce film m’avait marqué par la vision de la « maladie tropicale » explosée en épidémie… avec la piqûre… en plus ! le désarroi de cette femme se retrouvant seule dans ce cauchemar. Puis le phénomène d’attirance vers un paria du village… dont on se demande s’il va se reprendre (oui ou non) et tomber dans les bras de la belle interroge forcément sur l’amour, pochette surprise. Le film pour Allégret devait avoir une fin noire, pour nous aussi on s’attend à voir l’un ou l’autre succomber à la maladie, mais les américains ont décidé que non il fallait une happy end. C’est pourquoi le film s’arrête comme un cheveu sur la soupe après la course (splendide) de l’un vers l’autre sur la plage. Mais contrairement à ce qu’on espère ce n’est pas elle qui le rédemptionne c’est le sens du devoir et de l’urgence médicale…il arrête de boire pour monter un dispensaire pour les plus pauvres. Infos Wikipedia  Arte 
Filmographie : Germinal ; Les Orgueilleux ; Nez de cuir ; Mam'zelle Nitouche ; Manèges ; Les miracles n'ont lieu qu'une fois ; Une Si jolie petite plage ; 
Avis : Film culte restauré à voir et revoir. Assez dépouillé, mis en valeur par le N et B. J'ai eu envie de le regarder à nouveau, et ne suis pas déçue.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


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