dimanche 21 décembre 2014

Le prénom

Valérie Benguigui le premier rôle quoi qu'on en dise!

César du meilleur second rôle : Guillaume de Tonquédec
César du meilleur second rôle pour Valérie Benguigui 
Réalisateurs : Alexandre de La Patellière scénariste, dramaturge, réalisateur et producteur français et Matthieu Delaporte scénariste, réalisateur et dramaturge français. Beaucoup d’œuvres en commun : Skyland, Renaissance ou Les Parrains.. Le Prénom. Des pièces de théâtre.
Pays : France Année : 2012
Acteurs : Valérie Benguigui (Elisabeth) ; Charles Berling (son mari Pierre) ; Patrick Bruel (Vincent le frère) ; Guillaume de Tonquédec (Claude l’ami musicien) ; Judith El Zein (Anna la femme de Vincent)
Dir. Photo : David Ungaro
Résumé : Adaptation de leur pièce de théâtre. Des dialogues extraordinaires d’une vivacité inhabituelle au cinéma. Une belle prise en otages d’intellectuels et de leurs opposés les « je gagne très bien ma vie et je suis satisfait ». Deux genres qui s’opposent souvent dans les familles. Des quiproquos à foison, et donc du bon temps pour les spectateurs. Les acteurs sont en forme et le spectacle étincelle après un début un peu lâche. Unité de lieu tout dans la même pièce, et de temps une soirée familiale entre copains. Presque tous les travers de la vie citadine sont évoqués avec fougue et beaucoup de phrases cultes.
Filmographie : un illustre inconnu ; jungle ; 
Avis : Une comédie façon théâtre, on ne s’ennuie pas du tout...
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie






vendredi 12 décembre 2014

Planète à vendre

Un symbole de la situation!

Réalisateur : Alexis Marant. Né en 1968, journaliste et réalisateur. Commence sa carrière en 1994, à France 3. Participe à de nombreuses émissions TV comme « Des racines et des ailes », « Thalassa ».
Pays : France Année : 2011
Intervenants : Jacques Diouf DG à la FAO ; Javier Blas Journaliste économique à Londres, spécialistes des matières premières ; Olivier de Shutter Rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation ; Renée Vellvé ONG ;
Résumé : Les circonstances démographiques et économiques des dernières années montrent que l’équilibre alimentaire est instable pour beaucoup de pays. Crise économique, émeutes de la faim lors des problèmes de spéculation sur les bourses de matières premières de 2008, ont conduit différents pays vulnérables au niveau agricole comme l’Arabie Saoudite à investir dans des pays émergeants au niveau de vastes étendues de terre cultivables. Le film montre le développement d’un business qui n’est pas que Nord américain (Chine, Inde, Japon, Lybie.. - pour les prédateurs). En Arabie Saoudite c’est un objectif fixé par le Roi lui-même. Un entrepreneur Indien rachète 300 000 hectares de terres au gouvernement Ethiopien ; figurez vous que c’est glorieux. En dehors des actions gouvernementales, de nombreux groupes financiers privés se sont lancé dans cette course aux profits faciles. Les ventes de terres chassent généralement les populations de leurs lieux de pâturages et des terrains qu’‘ils cultivent pour vivre. Quand on voit les pays d’origine des investisseurs il peut être surprenant de les taxer de colonialisme ! et pourtant… de même que pour des raisons similaires, autrefois on se faisait la guerre… mais c’est une guerre ce que font des envahisseurs !
Le film montre ce juteux commerce dont les banquiers se taillent déjà des avantages, en ne faisant aucun cas des populations. Les réglementations promises, le code de bonne conduite toujours différées sont étouffées dans l’œuf pour permettre la libre entreprise, c'est-à-dire je vole quelque chose mais ce n’est pas interdit.
Procédés qui rappellent étrangement la colonisation de la Palestine, mais on ne parle pas de sujets qui fâchent.
4 extraits sur Arte TV
Filmographie : reportages, émissions TV Avis : Documentaire mettant en exergue les activités « colonialistes » de certains pays du « Sud » maintenant riches et mettant en péril la survie de pays beaucoup plus pauvres.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 4 décembre 2014

Les chèvres de ma mère

Réalisateur : Sophie Audier, scripte, réalisatrice française. Arrivée à 5 ans dans le Verdon elle passe
Maguy avec ses amies...
son enfance avec les chèvres puis fait des études de cinéma et devient scripte et réalisatrice. Plus
Pays : France Année : 2014
Documentaire
Résumé : Cela fait quarante ans que Maguy s’est installée avec un compagnon dans ce plateau désert du Verdon. Pour vivre ces artistes avaient fait le choix d’élever des chèvres, ils ont donc constitué petit à petit un troupeau. Aujourd’hui Maguy est seule et songe à la retraite. Une jeune femme, Anne Sophie, souhaite devenir fermière avec un troupeau de chèvres, elle s’inscrit à une formation et commence son stage chez Maguy avec l’intention de reprendre le troupeau.
Sophie Audier, tout en douceur montre quelques aspects de base du métier de sa mère, les difficultés pour s’installer, travailler dans le monde agricole, sont aussi grands que d’avoir une retraite décente. La particularité du film est de montrer l’expertise accumulée par Maguy au cours des années et le rapport qu’elle entretien avec la nature. L’amour qu’elle éprouve pour ses chèvres se montre à chaque instant pour éclater dans la séparation d’avec son troupeau. Maguy est respectueuse de la vie et du confort de ses animaux et elle le dit qu’on n’y pense jamais assez.
« En voyant Anne-Sophie se débattre pour un modeste prêt et une vie que l’on pressent dure. En voyant Maguie s’apercevoir qu’il lui manque encore quelques trimestres pour sa retraite. Une fois les chèvres vendues, cent euros la bête, pas moins car un troupeau, c’est le travail d’une vie de sélection, précise Maguie douloureusement, mais « contente de quitter le monde agricole », l’agricultrice touchera 630 euros brut par mois. La transmission des terres et la contractualisation est décidément compliquée à tous niveaux. » Pascale Solana de Reporterre Avis sur télérama
Dans l’échange que nous avons eu à la fin de la projection du film, Sophie Audier nous a indiqué que le cauchemar des préparatifs a duré plus d’un an après la fin du film... La future distribution du film en salles a permis de faire peser une menace de ridicule et d’inefficacité sur l’administration qui a fini par bouger. Anne Sophie a pu démarrer à l’été 2014. Il a fallut jeter le lait pendant un an... et les clients se sont dirigés vers d’autres producteurs…
Ici la bande annonce, avec l’âne qui s’étire le matin avant de sortir et les cabris qui jouent à saute mouton à voir…. Et le film à acheter sur la boutique de Jour 2 Fête
Dans le Press Kit une question : « Pourquoi avoir fait ce film? - Essentiellement pour deux raisons. Ce que j’ai vécu avec ma mère est exceptionnel. Nous sommes arrivées dans les années 70 dans ce lieu retiré. Nous vivions de façon très rudimentaire, en contact permanent avec la nature et les animaux, sans eau, sans télévision et souvent sans électricité ni téléphone. Lorsque des normes nous ont été imposées, ça a été un vrai choc pour nous. La manière dont on avait vécu et que j’ai adorée, notre rapport au monde ne pouvaient plus exister. J’ai donc voulu avec ce film défendre le mode de vie dans lequel j’ai été élevée. Celui-ci ne peut pas être dénigré simplement parce qu’il est en complet décalage avec la société actuelle… »
Filmographie : Dis moi mon charbonnier ; 
Avis : Film tendre sur la vie d’une agricultrice et sa liberté…
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


mardi 2 décembre 2014

L’agriculture du génocide

 Une pépite, trouvée sur internet! à partager...
Un hôte habituel de nos sols
 
Réalisateurs ??? Claude et Lydia Bourguignon. Deux biologistes spécialistes de la microbiologie des sols. Activistes de la Bio ! promoteurs de la récupération des sols grâce au Bois Raméal Fragmenté.
Le film : adresse
Pays : France Année : ?
Film sur youtube ou (dailymotion) de 24mn Un montage de plusieurs interviews…
Site des Bourguignon :
Intervenants : André Cicolella chercheur français en santé environnementale, spécialiste de l’évaluation des risques sanitaires. Président et fondateur de la Fondation Sciences Citoyennes (2002-2007) Toxicologue, écotoxicologue, Auteur de livres : Alertes Santé et Toxique Planète. Le scandale invisible des maladies chroniques.
Claude Bourguignon Ingénieur Agronome, formé à l'Institut national agronomique Paris-Grignon, et Lydia Bouguignon, Maître es sciences, Fondateurs du LAMS Laboratoire Analyse de la Microbiologie des sols, auteurs de : Le sol, la terre et les champs, et Le sol, la terre et les champs : pour retrouver une agriculture saine
Résumé : Séries d’interviews du couple Bourguignon, montés ensemble par… la brigade du tigre... Claude et Lydia donnent leur vision de l’agriculture d’aujourd’hui et des conséquences qui nous attendent quand le temps aura amené les enfants actuels à être adultes ou vieillards. Car c’est incroyable il n’y avait aucun pesticide en 1950 et maintenant il faut épandre de 3 à 4 pesticides sinon le blé est foutu.
Plus la peine de chercher d’où viennent toutes les maladies (surtout les cancers qui sont en augmentation)…. ?
Les sols sont fatigués et gorgés de saloperies... les sols sont « morts » et incompatibles avec la vie. Les deux biologistes nous montrent a contrario des images d’une terre vivante grâce à une loupe binoculaire dans une séquences de 10 : à 14 05 en gros. De 16 :42 à 17 :45 les méfaits du labour.
Une première partie est l’Alerte à Babylone, le film de Jean Druon
D’autres vidéos sont accessibles sur le site des Bourguignon.
Filmographie : http://www.lams-21.com 
Avis : Un petit film fait de montages de séquences diverses, dont on ne sait pas bien qui l’a monté, mais qui décrit bien la situation de la terre sur laquelle sont censés pousser nos poireaux.
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie


samedi 29 novembre 2014

Melancholia

Festival de Cannes 2011 : Prix d'interprétation féminine pour Kirsten Dunst
Réalisateur : Lars von Trier, réalisateur, scénariste, producteur danois né en 1956. Un des fondateurs du Dogme95, qui définit d'après des règles précises une autre manière de filmer. Les films sont voulus de réalisation épurée, simplifiés et authentiques. D’influences scandinaves ses films sont de tons très graves ou fantastiques ponctués d’allégories et de rappels au cinéma nordique. Mais c’est aussi un personnage atypique. Plus
Pays : France Danemark Année : 2011
Acteurs : Kirsten Dunst (Justine) ; Charlotte Gainsbourg (Claire) ; Kiefer Sutherland (John) ; Charlotte Rampling (Gaby); Alexander Skarsgård ( le mari de Justine)
Dir. Photo : Manuel Alberto Claro
Résumé : Difficile de résumer ce film étonnant. Il commence par de la démesure avec une introduction d’images surréalistes et une musique grandiose (il faut aimer…) Ensuite deux chapitres séparés par un titre fixe…il faut oser. Le premier nous fait découvrir les festivités d’un mariage richissime avec des scènes d’anti convivialité familiale à la Bergman, sans beaucoup d’intérêt. C’est la première fois que je vois une mariée manger, courir dans le parc et prendre son bain avec son voile sur la tête ! Les prises de becs et de têtes n’en finissent pas dans une ambiance de nouveaux riches pourrie. Pour finir on découvre que la mariée a un problème de dépression voire pire avec des hallucinations. On s’attend à basculer dans le paranormal, et bien non, nous sommes à la veille d’un cataclysme du genre Atlantide et chacun voit midi à sa porte (ou ne voit rien, business as usual). La deuxième partie concerne la sœur de Justine et sa famille devant la terreur du cataclysme. La fin est proche du rêve d’enfant…
Les images, sont belles mais très statiques, les marrons et verts du début accentuent bien l’ambiance dégénérée de la réunion, les chevaux sont très beaux…
Mis à part les excès de langage du réalisateur à Cannes, je ne comprends pas ce qui fait la popularité de ce film; l’ambiance fin du monde a-t-elle autant de crédit ? J’ai tant aimé « Dancer in the dark » et Breaking the waves » je suis déçue. Dans Télérama les avis sont partagés… faites votre choix.
Notre ami Mathieu Tuffreau, de Cinéma de la Lune, nous propose un commentaire de philosophe, j’aime bien cette remarque « Lars von Trier nous offre avec Melancholia une tragédie de notre temps à l’aune de la catastrophe environnementale vécue par le Japon et de la crise de la dette publique due à la volonté de la sphère de la finance de diminuer le pouvoir de la sphère publique. » Lire En général, j'aime bien ses points de vues, c'est pourquoi vous avez à droite le lien vers son blog, utilisez le.
Filmographie : Breaking the Waves; Dancer in the Dark; Antichrist; Nymphomaniac; Melancholia Avis : Film à voir si on n’a rien de mieux à portée. Sinistre et démoralisant si toute fois on le regarde jusqu’au bout.
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie


mardi 25 novembre 2014

Poulet aux prunes

Un amour romantique et naïf kitch à plaisirs

Réalisateurs : Marjane Satrapi née en Iran. Après avoir étudié au lycée français de Téhéran, elle poursuit ses études à Vienne avant de s’installer en France en 1994. En arrivant à Paris, elle rejoint l’Atelier des Vosges. Elle publie Persepolis, qu’elle mène à l’écran en animation.
et Vincent Paronnaud, alias Winshluss, né à La Rochelle, est une figure de la bande dessinée underground.
Pays :France Allm Belg. Année : 2011
Acteurs : Mathieu Amalric (Nasser Ali) ; Edouard Baer (Azraël) ; Maria de Medeiros (Faranguisse) ; Golshifeth Farahani ( Irâne)
Dir. Photo : Christophe Beaucarne
Résumé : Le scénario est l’adaptation de la BD de Marijane Satrapi qui raconte l’histoire d’un de ses grands oncles musicien. Les faits se passent à Téhéran, Nasser est violoniste et son violon est brisé, il cherche à en acheter un autre. Sa quête le mène d’échec en échec, les violons ne rendent pas bien sa musique… il est malheureux et dépressif ne trouvant pas à s’équilibrer dans son art, il se chipote avec sa femme constamment. Pour finir il décide de mourir d’ennui… et se couche en attendant la mort… mais entre temps il rêve, revoit sa vie et ainsi on comprend tout ce qui a amené son état dépressif. Avec beaucoup d’humour, les réalisateurs mettent en scène la petite enfance de Nasser, puis ses émois amoureux, la séparation, les problèmes de famille. Au milieu de tout cela le personnage de la grande faucheuse, ici Azraël, apparait toujours au mauvais moment et lui flanque la frousse. D’un point de vue cinématographique il y a beaucoup de flash backs, de changements de temps et de lieux, facilités par des traitements différents : tantôt le graphisme et l’animation d’un livre d’images, tantôt les scènes kitch et nouilles du romanesque sentimental à deux sous. Le tout est très distrayant, la philosophie bien que présente est très légère. On aborde en particulier avec humour les thèmes de l’amour idéalisé face aux contraintes familiales, la vie douloureuse de ceux qui ne sont pas comme les autres, ici le timide musicien.
Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas vu beaucoup de critiques? voyez donc nos amis Elle et Lui sur leur blog aux mille et un films... on y parle de conte persan... d'humour délicat.
Presskit
Filmographie : Persépolis 
Avis : Film très aéré par les techniques mixtes et les récits fantastiques. Histoire à la Stéphan Zweig. Bon divertissement pour toute la famille. Attrait esthétique indéniable.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




mardi 11 novembre 2014

Vie sauvage

Un homme seul, convaincu à la recherche de l'idéal.

Réalisateur : Cédric Kahn, scénariste réalisateur français né en 1966. Jeunesse dans la Drôme, puis Paris et le cinéma. 
 Pays : France Année : 2014
Acteurs : Mathieu Kassovitz (le père) ; Céline Salette (la mère) ; Romain Depret (Tsali adolescent); Jules Ritmanic (Okyessa adolescent) ; David Gastou et Sofiane Neveu (les enfants) Dir. Photo : Yves Cape
Résumé : le scénario est fondé sur un fait divers. Nora, la femme de Paco se sauve de sa caravane avec ses fils, elle se soustrait avec eux du monde marginal dans lequel elle avait choisi de fonder une famille. «… j’ai pensé qu’il y avait là une matière incroyable pour le cinéma. À la fois un mélodrame familial et la possibilité d’un film d’aventure et de cavale, en osmose avec la nature… » à partir de deux livres témoignages : « : celui de la mère, récit bouleversant d’une femme privée de ses garçons, et celui du père et des deux fils, récit écrit à trois mains, mélangeant la chronique d’une cavale et la défense d’un mode de vie. Les deux pouvaient être matière à un film très différent. Avec une seule évidence pour moi, c’est qu’il était impossible de prendre parti pour le père ou la mère. Le seul point de vue auquel je pouvais m’attacher était celui des garçons, déchirés entre un amour inconditionnel pour leur père et le manque de leur mère et de leur grand frère. » Cet entretien avec Cédric Kahn disponible dans le Press-kit donne la dimension et l’intérêt du film.
Le fait que le film ne prenne pas parti entre les deux parents garde la fraicheur et la spontanéité du récit, de même qu’aucune violence physique conjugale ne vient accabler la séparation (violence en soi évidemment). Les choix de vie en deviennent plus perceptibles, et la souffrance de la séparation aussi. Le rythme de la cavale démarre rapidement et se ralentit au moment du basculement des enfants vers l’adolescence et la maturité. Ce rythme soutien bien le film, malgré quelques longueurs descriptives du milieu marginal qui reste uniquement extérieur, dans le mode de vie quotidienne… c’est ce qu’on peut regretter (mais cela aurait sans doute alourdi le récit).
Un mode de vie marginal (un peu soixantehuitard) est décrit ici, sans prise de position, seulement comme une possibilité personnelle. Le problème du héro joué par Kassovitz c’est que lui est à fond dans ce mode de vie, et que les adolescents (et la mère) peuvent avoir besoin d’autre chose, ce qu’il ne voit pas.
La prise de vue chaude et colorée donne du confort (pour nous) là où il n’y en a justement pas. Les gros plans sur les visages muets des enfants ou du père sont superbes et très expressifs. Les paysages, les vieilles maisons retapées sont très belles, on aurait presque envie d’y habiter.
Filmographie : Roberto Succo ; Feux rouges ; Les Regrets ; Une autre vie ; Une vie meilleure 
Avis : Film à voir, qui donne à réfléchir sur l’éducation des enfants et de la pression du choix des parents, les couples qui se séparent et la difficulté de gérer celle des enfants, aidée ou entravée par la justice qui est aveugle comme chacun sait.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 9 novembre 2014

Dernière Alerte : 40 ans après les limites de la croissance

Les chercheurs de 1972

Réalisateur : Enrico Cerasuolo réalisateur et scénariste italien de documentaires engagés.
Pays : Italie Année : 2013
Intervenants : Jay Forrester, Dennis Meadows, Jørgen Randers, Bill Behrona, Donella Meadows, Aurelio Peccei, Anna Pignocchi, Hugo Thieman, Peter Milling, Eric Zahn, John Sterman, Diana Wright, Elizabeth Sawin
Résumé : En 1972 quatre chercheurs du MIT sont chargés par le Club de Rome, animé par Aurelio Peccei, de travailler sur l’avenir de la croissance. Ils terminent un rapport dont ils font communication et indiquent que la croissance économique est limitée. Ce rapport qui claque comme un coup de semonce n’a pas arrêté d’être controversé et décrié, car il n’arrange pas tout le monde ! dont le monde de la finance et de l’industrie. Le film montre comment le visionnaire italien, Aurelio Pecci a mené cette bataille, comment il est venu à travailler avec le MIT. Des documents d’époque montrent cette hostilité sourde aux conclusions alarmistes des jeunes chercheurs. Les politiques (pas tous) prennent position Carter, Olaf Palme, le canadien Pierre Trudeau et ce sinistre Reagan. Le documentaire tente ensuite regarder ce qu’est devenu le monde 40 ans après, certes ces années donnent raison aux chiffres du rapport de 1972. Les chiffres ont donc été réactualisés et ce qui étonne c’est que malgré des crises financières sévères l’économie a réussi à se rétablir, et les accros de croissance à tout prix sont légion. Ce film est passé sur Arte et on ne l’y trouve plus, hélas. Cependant vous pouvez le regarder (1 heure) sur youtube, et cela vaut la peine ! et sera rediffusé sur LCP le 20/11/14 20h30.
Vous trouverez sur Arte des infos sur le film et les commentaires reçus lors de la diffusion.
Continuer :
Lire : Les limites à la croissance dans un monde fini Donella H. Meadows.
Prospérité sans croissance, La transition vers une économie durable. Tim Jackson
Voir : Sacrée croissance Marie Monique Robin.
Filmographie : Ultima Chiamata, The Hidden Face of Fear, Les années Spoutnik, Checosamanca, The Enigma of Sleep 
Avis : Reportage sur le rapport de 1972 sur la croissance avec historique du Club de Rome. Certains des acteurs de l’époque commentent la crise actuelle de l’économie, de l’environnement, de la société actuelle. Documentaire important pour l'avenir de la planète.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


mercredi 5 novembre 2014

Sacrée Croissance

 
Le Bouthan enseigne à ses enfants à vivre heureux....
Réalisateur : Marie-Monique Robin Elle démarre sa carrière comme journaliste après des études de sciences politiques, elle est réalisatrice et écrivaine française. Elle réalise des documentaires sur des sujets divers avec une prédilection sur les rapports entre l’industrie et l’alimentation. Elle crée son entreprise de production M2R Elle souhaite, en plus de son indépendance journalistique, la propriété de ses œuvres et de pouvoir donc les utiliser comme elle le veut. De plus elle souhaite: « développer une relation différente avec le public en l’associant à la genèse et au développement de mes films pour que ceux-ci jouent pleinement leur rôle d’outil d’information et d’éveilleur de conscience ». M2R www.m2rfilms.com
Pays : France Année : 2014
Intervenants Plus sur Arte : William Rees (Créateur du concept d’« empreinte écologique ») nous explique ce qu’est « Notre empreinte écologique » (Éditions Écosociété,‎ 1999) Thomas Greco (Économiste) : pourquoi il faut « réinventer l’argent » (http://reinventingmoney.com/) Dominique Meda (Sociologue) : un changement profond s’impose comme la solution la plus raisonnable, en rupture avec « La mystique de la croissance » (Flammarion 2013) Andrew Dlugolecki (GIEC) : le regard prospectif d’un spécialiste de l’assurance, qui se revendique « rationnel-pessismiste » (http://therationalpessimist.com/tag/andrew-dlugolecki/) Tim Jackson (Économiste) : parce que notre modèle économique se trompe sur la nature humaine, on peut parler sans paradoxe d’une « Prospérité sans croissance » (De Boeck, 2010) Nico Paech (Économiste) nous guide « vers une économie post-croissance » (« Vom grünen Wachstumsmythos zur Potstwachstumökonomie », Fischer, 2011)
Résumé : la crise économique est installée en Europe et ailleurs aux US…les politiques ne parlent que de la fin de la crise… en vue. Certains ont même le culot de dire qu’elle est dernière nous. Tous les programmes politiques invoquent le retour à la croissance et nous font croire que ceci n’est possible que grâce à la rigueur, c'est-à-dire des économies sur le budget national, sur le dos de l’éducation, la santé, la culture. La gauche qui aurait pour vocation de protéger les plus faibles nous fournit le même discours, d’où sa chute de crédibilité. Des films courageux comme « La dette » ou « Inside Job » montrent bien l’origine de cette crise qui est majoritairement financière et due au fait de l’hypothèse incroyable de la croissance illimitée. Marie Monique Robin qui a beaucoup peiné pour le financement de son film… ne s’attaque pas directement aux banquiers et leurs suppôts. Elle montre que des solutions existent en dehors des liens commerciaux habituels. L’exemple des Amap, des villages solidaires, où de nouveaux liens sociaux enrichissent la population. C’est de la non-croissance mais surtout la prise en main d’une meilleure qualité de vie par les habitants. Pierre Rabhi dirait la sobriété heureuse. Avec le cas admirable du Palma à Palmeiras, au Brésil et d’autres villes qui ont institué une monnaie d’échange qui fait revivre une ville, Marie Monique Robin montre comment des pauvres ont monté une banque, ce n’est pas banal.
Je ne vais pas tout raconter. A l’aide d’enquêtes sur le terrain, d’entretiens avec des économistes (ont beaucoup d’anglo-saxons) le mythe de la croissance illimitée en prend un coup. Les intervenants, parlent avec des mots simples de l’impasse devant laquelle nous sommes. Cependant les solutions à la résilience viendront des citoyens eux-mêmes, lassés de l’immobilisme de leurs élus et des élites ; ou bien d’un Super Robin des Bois mondial qui mettra chacun devant sa responsabilité, qui nous fera accepter le fait que les flux financiers sont pervertis et ne mènent qu’à l’éclatement violent de la société. Celui-là nous montrerait que nous n’avons qu’une solution globale, le partage. Il existe de multiples solutions pratiques et en commençant à se rapprocher les uns des autres pour le service, chacun à son échelle, on bâtira un avenir apaisé pour nos enfants. Même si comme d’autres j’attends un tel être, la solution sera entre nos mains. Au petit pays du Bouthan, le Roi ne s’y trompe pas et développe un indice bien différent du PIB, le BNB, il recherche le bonheur pour son peuple : le Bonheur National Brut. Les enfants des écoles reçoivent un enseignement adapté à cet objectif. C’est aussi un petit pays, l’Islande, qui a dit zut à la Dette !
« Nombreuses sont les consciences qui, partout sur la planète, essaient de faire comprendre, de nous faire comprendre, que notre planète est trop belle, trop rare, pour être livrée comme une prostituée aux appétits jamais assouvis de financiopathes et autres prédateurs sans âme, à la gabegie d’un système à la rigidité cadavérique, promettant un bonheur qu’il est incapable d’assurer autrement que par la consommation exponentielle d’anxiolytiques. » Pierre Rabhi Le Monde du 5 nov 2014 sur le drame du barrage de Sivens.
Filmographie : Le Monde selon Monsanto ; Escadrons de la mort, l'école française ; Torture made in USA ; Notre poison quotidien ; Moissons du futur. Sacrée croissance
Avis : Documentaire apportant principalement le point économique que tout le monde sait mais tait : L’hypothèse soutenant notre modèle économique est fausse, donc l’économie est dans une impasse. Des solutions entreprises de par le monde pour vivre en paix sont évoquées au long du film et nous redonnent un peu d’espoir..
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 2 novembre 2014

Océans de plastique

" Prix Scientifique " au 3ème Festival International de la Mer et de ses environnements (FILMAR) 
Ce sac dans l'eau rattrape notre conscience "innocente"
Réalisateur : Sandrine Feydel  http://www.film-documentaire.fr/__Sandrine_Feydel.html,auteur,64317,0
Pays : France Année : 2009
Où trouver ce documentaire : http://www.film-documentaire.fr/Oc%C3%A9ans-plastique.html,film,32868
VOD sur Vodeo.tv et Dvd http://www.harmattantv.com
Dir. Photo : Jean-Christophe Cheneau
Résumé : Documentaire court : 52 mn. Des millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans l’océan par le biais des égouts et des rivières. On y trouve aussi bien des sacs plastiques qui piègent des animaux marins et peuvent les étrangler, que des morceaux de filets des caisses en morceaux, des bouteilles, des filets de pêche. Ces déchets en grand nombre dans toutes nos mers ne s’y jettent pas de leur plein gré, mais sont arrivés dans les océans par nos négligences. Négligence du consommateur qui se débarrasse n’importe comment des emballages, et négligences des producteurs qui sur emploient ce matériau. Un couple d’américains conscient de ce drame décide de le faire savoir, il sillonne les estuaires avec des radeaux de bouteilles plastiques et de matériaux récupérés dans l’environnement. Dans sa vie privée il refuse les emballages, évite les plats tout faits et recycle ses ordures ménagères en compostant ce qu’il peut, tendant vers zéro déchets.
Des scientifiques étudient les éléments trouvés dans les estomacs des poissons ou des oiseaux de mer, c’est affligeant. Pendant ce temps un industriel du plastique nous vante les mérites de celui-ci avec de vrais arguments et d’autres commerciaux, assez spécieux. Les scientifiques s’intéressent ensuite aux produits chimiques adjuvants des plastiques pour les rendre plus souples, plus transparents. Comme on le sait ont pour 2 d’entre eux, ceux-ci ne sont pas inactifs une fois dilués dans l’eau. Les deux exemples le Biphénol et les phtalates montrent sur des exemples animaux une perturbation des équilibres hormonaux sexuels. Ce phénomène comme cela a été montré récemment est également valable pour le fœtus humain, les enfants, l’homme. Quand l’industriel se défend il invoque les pouvoirs publics auxquels il soumet ses produits. Que fait la police sanitaire ? elle dort avec des tests non adaptés aux récentes accusations, ça c’est moi qui le dit. Est-elle sous la pression des industriels, lobbying ou avantages par ci par là ?
Filmographie : Livingstone expérience Garifunas ;
http://www.lussasdoc.org/rea-sandrine_feydel-1,64317.html 
Avis : Un documentaire qui date peut être mais toujours d’actualité ; l’opinion évolue, il faut marteler notre responsabilité à tous, les industriels et les pouvoirs publics seront confrontés à des accusations dans le futur.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




mercredi 29 octobre 2014

Les adieux à la reine

Prix Louis-Delluc du meilleur film 
La belle Gabrielle de Polignac dans la Galerie des Glaces
Réalisateur : Benoît Jacquot réalisateur français né en 1947. Metteur en scène à l’opéra, et réalisateur pour la TV. Des longs métrages et certains avec succès : Villa Amalia. Plus sur Benoit Jacquot
Pays : France Année : 2012
Acteurs : Léa Seydoux (Sidonie Laborde) ; Diane Krüger (Marie-Antoinette) ; Virginie Ledoyen (Gabrielle de Polignac) ; Xavier Beauvois (Louis XVI) ; Noémie Lvovsky (Madame Campan) ; Michel Robin (Jacob-Nicolas Moreau, bibliothécaire de la reine) ; Julie-Marie Parmentier (Honorine) ; Lolita Chammah (Louison)Dir. Photo : Romain Winding
Résumé : D’après le roman de Chantal Thomas.
La fiction de Chantal Thomas, prend l’hypothèse que Marie Antoinette a une lectrice auprès d’elle et développe par ce moyen une description de la cour royale au château de Versailles. L’action (ou le manque d’action ?) se déroule pendant les quelques jours autour du 14 juillet 1789. L’art de Benoit Jacquot consiste à mettre en scène des personnages crédibles et intéressants. Sidonie, la lectrice, jouée par une Léa Seydoux toute en douceur et naïveté est une jeune orpheline qui aime Marie Antoinette. L’amour qu’elle voue à la reine est entier et n’est pas dénué de désir ni d'espoirs. Elle s’isole petit à petit du reste des servantes, et devient quasi jalouse d’une liaison amoureuse qu’on prête à Marie Antoinette avec Gabrielle de Polignac. Le film et le roman sont bâtis sur la rumeur de cette liaison qui a franchi les siècles… Le film nous donne donc une nouvelle version du couple royal vu d’en bas et d’un point particulier, très loin des interprétations historiques. La description des nobles de la cour dans le quartier où ils résident au château est assez nouvelle et les scènes qui s’y déroulent est une façon pour nous de l’imaginer. Mis à part le personnage de Sidonie, très présent et très bien porté à l’écran, un autre personnage m’a parut intéressant c’est celui de Madame Campan qui règne sur la chambre de la reine avec intelligence. L’interprétation du réalisateur et de Noémie Lvovsky parait très crédible et apporte sa note humaine à l’intrigue au-delà d’une reconstitution historique toujours sans âme. C’est aussi ce qu’on peut dire du Roi et d’autres personnages annexes qui peuplent le récit. Le réalisateur construit donc son œuvre avec des personnages secondaires et des prises de vues dans le château, somptueuses ou en camaïeu dans les logements de service autant que par ses rôles principaux. L’avis d’ Aurélien Ferenczi
Filmographie : La Fille seule ; Tosca ; Villa Amalia ; Les Adieux à la reine ; Trois cœurs ;
Avis : Très bon film en costumes, sur une idée romanesque de la vie de Marie Antoinette qui n’intéressera pas les historiens, mais procurera une bonne soirée à ceux qui le regarderont.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






vendredi 24 octobre 2014

La dette


Réalisateur : Nicolas Ubelmann 41 ans, réalisateur indépendant de films documentaires et institutionnels et Sophie Mitrani Réalisatrice audiovisuelle indépendante.
Pays : France Année : 2014
Production : http://cooperativedhr.fr/
Intervenants : 1 -Benjamin Coriat est économiste au Centre d'Économie Paris Nord (Université Paris 13 / CNRS). Il appartient au collectif des "économistes atterrés". 2 – Pascal Canfin Député européen écologiste, il est membre de la Commission des affaires économiques et monétaires et de la Commission marché intérieur et protection des consommateurs. 3 –Patrick Viveret Professeur de philosophie et politologue, conseiller à la Cour des comptes, directeur du Centre international Pierre Mendès France. 4 - Christian Chavagneux est rédacteur en chef adjoint du magazine Alternatives Economiques. Il est également rédacteur en chef de la revue l'Economie Politique. 5 - Marie Louise Duboin 6 - Renaud Vivien, juriste, est membre du groupe de travail sur le droit au sein du CADTM Belgique (Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde). 7- Bernard Maris 8 - Dominique Hollard 9- Gérard Foucher
Résumé : Après la Grèce, l’Irlande, l’Espagne ou l'Italie, la France est sur la liste des victimes de la dette. Les journaux et les politiques ne parlent que de ça… mais que se passe-t-il pour nous ? comment notre situation pourrait elle engendrer une telle dette ? alors que nous sommes dans la rigueur depuis des années ? C’est quoi cette dette d’où vient la dette ? Qui frappe la monnaie ? l’argent que les banques prêtent est-il présent dans ses coffres ? d’où vient et où va l’argent ?
Avouons que nous ne savons rien ! doit-on croire la langue de bois des politiques ? En fait on a surtout l’impression qu’ils ne comprennent pas non plus. De toutes nos interrogations « La dette » ne nous donnera pas toutes les réponses, mais éclairera le chemin de notre réflexion.
Ce film nous offre l’opportunité d’avoir les idées un peu plus claires. Les intervenants des économistes principalement nous éclairent sur des aspects peu connu par le citoyen moyen. L’Etat ne peut pas créer de la monnaie, il doit se financer auprès des banques privées. L’argent est donc prêté à l’Etat contre des intérêts qui peuvent varier de 1.5% à 20% suivant les caprices des agences de notation, plus les notes sont basses plus les intérêts sont hauts.
Quid de nos gouvernements qui nous serrent la ceinture (budget social, santé, éducation) pour pouvoir redresser la barre ? l’argent va où…. dans les poches des banques privées. Vous le saviez ? pourquoi on se laisse faire ? Qui a vendu l’Europe ?
Filmographie de DHR : La dette ; Tout va bien ; faire quelque chose.
Avis : Film documentaire sur l’argent, les banques et les dessous de l’économie. Des intervenants experts, mais attérés…
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


lundi 20 octobre 2014

The Portrait of a Lady Portrait de femme

Est-ce un bon choix ?
Réalisateur : Jane Campion réalisatrice et scénariste New Zélandaise Est née en 1954 dans une famille liée au théâtre. Fait des études artistiques. Se lance dans le cinéma dans les années 80, fait un peu de TV. Ses courts métrages sont primés. Elle tourne Sweetie; en compétition à Cannes, puis Un ange à ma table qui est Grand Prix du Jury à Venise et elle obtient finalement la Palme d’Or avec La leçon de Piano. Depuis son dernier film, Bright Star, elle se lance dans les séries TV avec succès : Top of the Lake
Pays : US UK Année : 1996
Acteurs : Nicole Kidman (Isabel Archer) ; John Malkovich (Gilbert Osmond) ; Barbara Hershey (Mme Serena Merle); Mary-Louise Parker (Henrietta Stackpole); Martin Donovan (Ralph Touchett) Dir. Photo : Stuart Dryburgh
Résumé : Scénario d’après le roman de Henry James. Une jeune femme américaine décide de voir et de profiter de l’Europe, elle se rend chez son oncle en Angleterre. Ce film traite d’une part des débuts de l’émancipation des femmes avec l’exemple d’une jeune femme originaire du « Nouveau Monde » qui entend faire sa vie et la construire sans contrainte. Ceci l’amènera à refuser tous les prétendants. C’est paradoxal, car instruite, différente des autres femmes par son côté indépendant et ouvert elle attire les hommes de valeur. Le film traite d’autre part la fragilité d’une jeune femme embrasée par ses sens et la montée hormonale (c’est pas très romantique mais c’est aussi notre corps physique instinctif). Notre époque n’est plus aussi puritaine qu’elle a pu l’être autrefois, mais la sexualité féminine reste encore un tabou. Pour les hommes la montée de la sexualité c’est normal, pour nous les femmes, pas du tout. Au moment de l’adolescence et plus tard il y a donc un conflit à résoudre pour chacune. C’est ce conflit qui forme le moteur de la situation catastrophique devant laquelle Isabel va se trouver. Par malchance elle va être confrontée à deux êtres pervers, quand elle s’en rendra compte… il sera un peu tard.
Jane Campion parle donc de femmes et d’enfermement. La souris essaye d’échapper du labyrinthe grâce à sa volonté et son intelligence, mais celle-ci se trouvera en défaut face à Osmond, plus rusé psychologiquement. Ce qui est fort c’est de voir sous nos yeux la jeune femme tomber dans le piège, on a envie de faire comme à Guignol…Attention !!! il va te manger. Ce film est moins connu et apprécié que la Leçon de piano, il reprend les difficultés d’assumer la sexualité chez les femmes, et les rapports de domination homme/femme. Isabel est ambitieuse certes, mais elle a surtout envie de découvrir le monde européen et de choisir sa vie, donc son partenaire. Elle donne la primauté à son raisonnement et écarte des propositions jugées « moyennes » pour se réserver pour un sommet. Est-ce un bon choix ? Ronsard avait-il prévu cela ? Ne se comporte-t-elle pas en cigale ou héron ?
Les toilettes de ces dames sont fabuleuses… et superbement mises en scène avec un côté intellectuellement érotique… Les deux femmes (Nicole Kidman et Barbara Hershey jouent parfaitement mais Malkovich n’est pas à sa place. Il y a sans doute aussi trop d’importance donnée à l’épisode de la petite fille… mais j’en connais qui auront reconnu des situations semblables… ou l’enfant sert d’arme contre une femme.
Filmographie : Sweetie ; Un ange à ma table ; La Leçon de piano ; Portrait de femme ; Holy Smoke ; In the Cut ; Bright Star ; Top of the Lake ; 
Avis : Même après la Leçon de piano, j’ai beaucoup apprécié ce film, qui parait délaissé par la critique, c’est dommage, à voir.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


dimanche 12 octobre 2014

Mommy

Prix du Jury festival de Cannes 
Antoine-Olivier Pilon donne une prestation très sensible.
 
Réalisateur : Xavier Dolan né en 1989 à Montréal (Québec), est un acteur, réalisateur et scénariste canadien. Il se fait connaître du public en 2009 lors de son premier long métrage « J'ai tué ma mère » à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, il a alors 20 ans et c’est un séisme ! Laurence Anyways, film audacieux, le consacre en 2011 (meilleur film Toronto). Voir plus
Pays : Canada Année : 2014
Acteurs : Anne Dorval (Diane « Die ») ; Antoine-Olivier Pilon (Steve) ; Suzanne Clément (Kyla)
Dir. Photo : André Turpin
Résumé : C’est en français, mais ne vous étonnez pas de voir des sous titres ; la langue parlée populaire ici n’est pas forcément facile à capter pour nous.
Le scénario raconte un épisode dans la vie d’une mère de famille, veuve, et de son fils Steve qui est scolarisé en établissement spécialisé. Le film démarre au moment où l’institution qui a pris Steve en charge, de guerre lasse, lui demande de venir le rechercher. Diane, la mère, est une femme forte, voir un peu bravache et décide de s’occuper elle-même de son garçon, mais que peut-elle faire d’autre sinon l’abandonner dans un asile psychiatrique. Le jeune garçon est particulièrement hyper actif et ne maitrise pas ses réactions, par ailleurs il est sensible et gentil. C’est ce challenge que nous voyons se dérouler sous nos yeux avec des hauts et des bas. Diane est aidée par sa voisine Kyla, une institutrice un peu en marge et « paumée », elle a arrêté de travailler et a d’énormes difficultés à parler, son mari est informaticien dans le genre « autiste ».
L’intérêt du film est de montrer l’alchimie de la rédemption à travers les personnalités de trois personnes Steve, Kyla et Diane. C’est très fort en sentiments, rebondissements, coups durs, équilibres. Il y a beaucoup de tendresse dans ces trois personnages qui se soutiennent mutuellement, mais la vie est âpre pour eux et les temps d’équilibres assez courts.
« Mommy, c’est d’abord un vrai, un grand, un beau mélo, avec trois comédiens en état de grâce qui nous tirent des larmes de joie, de tristesse, de rage, suscitent une foule d’émotions contradictoires tout au long de 2h15 qui passent à la vitesse de l’éclair – Jérôme Vermelin (Metronews) »
Un site à visiter sur les films Québécois.
Filmographie : J'ai tué ma mère ; Les Amours imaginaires ; Laurence Anyways ; Tom à la ferme ; Mommy
Avis : Un film intéressant, servi par de très bons acteurs. Une ambiance suffocante, tant en images brillantes qu’en sons et musiques, mais entrecoupée de périodes de bonheur limpide.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


vendredi 3 octobre 2014

Gemma Bovery

De la littérature évidemment ...
Réalisateur : Anne Fontaine est une réalisatrice, actrice et aussi scénariste française née en 1959.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Gemma Arterton (Gemma Bovery); Jason Flemyng (Charlie Bovery); Fabrice Luchini (Martin); Niels Schneider (Hervé); Mel Raido (Patrick l’ex);Dir. Photo : Christophe Beaucarne
Résumé : Adaptation du roman éponyme de Posy Simmonds. Lequel est un roman illustré, presque une BD.
Luchini prête sa diction inévitablement précieuse à un Bobo retraité de Paris. Dans les scènes les plus « clichés » de la vie dans la riche campagne normande la réalisatrice se délecte du banal et nous aussi, cela reste beau et amusant. Notre lettré qui s’ennuie quand même un peu de la tranquillité qu’il avait recherchée, se met à frémir lors de l’arrivée de ses nouveaux voisins. Ceux-ci sont un peu artistes, Elle est somptueusement pulpeuse… mais ce n’est pas là ce qui titille notre Martin. Elle s’appelle Gemma Bovery ! et en plus, elle vient s’installer en Normandie. Si vous n’avez pas lu Mme Bovary dans votre jeunesse, il est temps de prendre des cours ou de le faire en vitesse ! Les conversations vont souvent tourner autour du roman de Flaubert, faites confiance à Lucchni. Notre Martin est boulanger, et observe toujours avec délice la belle Gemma quand elle vient chercher le pain, il lui proposera même de pétrir la pâte dans une scène aux discours ringards, voir nuls. Même dans cette scène, la lumière, les couleurs et les gestes sont beaux : on admire cela tout en entendant Lucchini dire des platitudes dignes de roman sentimental Harlequin. On ne s’ennuie jamais, il règne toujours des événements inattendus ou complètement téléphonés…. Les deux sont possibles ! Martin vit, par procuration, son roman en le voyant se dérouler sous ses yeux… voyeur, pire que lire… il tremble souvent pour l’héroïne… car il voit la fin dramatique qui est écrite.
Le film a été accueilli différemment par la critique, si on le regarde au premier degré.. c’est du roman photo, mais si on prend le temps de rire des petites choses de la vie, de l’accent français donné à Lucchini, des réflexions basiques de la boulangère… c’est une bonne comédie.
« Mais le talent de la réalisatrice (même si on la préfère quand elle tourne Nathalie... ou Perfect Mothers) est de saisir, au cœur même de leur médiocrité, des étincelles d'abandon qui humanisent ses héros et les embellissent. Au point de les rendre, par moments, et sans qu'ils en aient conscience, élégants et dignes. Corps superbe de Gemma Arterton, offert et, souvent, plié de détresse. Silhouette de Niels Schneider, seul dans un cimetière avec son pauvre bouquet de fleurs à la main. Visage de Fabrice Luchini, découvrant, à l'abri des regards, le journal intime d'une femme rêvée, redevenue chimère. — Pierre Murat » L’article
Filmographie : Comment j'ai tué mon père ; Nathalie ; Entre ses mains ; Nouvelle chance ; La Fille de Monaco ; Coco avant Chanel ; Mon pire cauchemar ; Perfect Mothers ; Gemma Bovery 
Avis : Une excellente idée de la romancière Posy Siddmonds, qui sert à bien rire de nous-mêmes et de nos amis anglais.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie
Complément de Nicole TL:
J'insisterai, pour ma part, sur la concordance des prénoms avec l'ambiance, l'écrit du roman de Flaubert, le vaudeville conjugal, le rôle du pain de la douceur du pétrissage au rôle joué dans le déroulement , dans le dénouement....alors que l'arsenic a dérouté l'intrigue par moments!
 La paix campagnarde lors des promenades opposée à la perversion de Luchini, le tourment de ses fantasmes et la sensualité appuyée du fils à sa maman parisienne snobinarde. Et insister sur le rayonnement de Gemma Arterton.
Nicole TL.


samedi 27 septembre 2014

Sils Maria

Un beau duo...

Réalisateur : Olivier Assayas né en 1955, réalisateur et scénariste français. Etudes de Lettres à Paris. Dessinateur, critique. Amateur de Kung Fu. Obtient de nombreux prix sur les festivals internationaux.
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Juliette Binoche (Maria Enders) ; Chloë Grace Moretz (Jo-Ann) ; Kristen Stewart (Valentine)
Dir. Photo : Yorick Le Saux
Résumé : Une intrigue « people » mais pas sans intérêt. Une actrice qui connut la gloire dès ses débuts, bien organisée, aidée par une assistante qui veille sur elle, ses contrats et difficultés de sa vie privée. Voilà pour les circonstances qui vont être la source de réflexions sur la vie et ses tournants inévitables. Le film met en valeur deux grandes actrices, l’une très connue Juliette Binoche et l’autre qui promet : Kristen Stewart. Valentine, l’assistante, joue le rôle de la confidente du théâtre classique, de plus elle développe le rôle de l’opposition créatrice à l’encontre des habitudes de la vedette. Ce personnage me parait très intéressant car il donne vie à ce qui produit le déclin dans l’esprit du public : la monotonie, les changements de mentalité dus à la génération « montante » aux différences de sensibilité des générations. Le film montre les effets délétères de l’attitude de Maria qui cherche à cloisonner, s’isoler de la vie des autres. Maria sera décalée par rapport au monde du cinéma et du théâtre dans lequel elle travaille. Enfin elle verra (ou elle ne verra toujours pas…) qu’en s’obstinant elle fatigue ses proches, et en perdant la confiance de son assistante, elle perdra beaucoup plus.
Clairement, il y a cette histoire entre deux femmes pas si différentes, et le reste du scénario : ce qui se passe autour, on est quand même dans le show biz ! mais c’est sans intérêt. La mise en scène marque bien la puissance du récit entre les deux femmes. Pour apporter plus de profondeur (mais est-ce une volonté du réalisateur ?) l’environnement superbe de la montagne va au-delà de l’esthétique et de l’intérêt pour un phénomène nuageux, il apporte une dimension de l’âme, ou ce qui se passe au plus profond de la personnalité. Un autre côté apporte un contexte dramatique, la présence constante de la mort et du suicide. 
Après Alceste à bicyclette, c'est un autre drame au cours de répétitions…. mais toujours la profondeur de la personne est touchée.
J’ai trouvé des images saisissantes en plus des paysages magnifiques et des visages plein cadre, en particulier dans les scènes « à côté» : la « danse des taxis » prise du haut de l'hôtel assez originale et forte.
Filmographie : Désordre ; Irma Vep ; Clean ; Carlos ; Sils Maria
Avis : Film à voir pour son récit original, la prestation de Juliette Binoche et de Kristen Stewart. Étude des perceptions différentes du travail de scène entre deux femmes.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie


mercredi 24 septembre 2014

La Leçon de Piano

The piano 
Une des scènes fabuleuse de Jane Campion et de son photographe
Palme d’Or 1993, et Prix d'interprétation féminine.
César du meilleur film étranger
Réalisateur : Jane Campion réalisatrice et scénariste New Zélandaise Est née en 1954 dans une famille liée au théâtre. Fait des études artistiques. Se lance dans le cinéma dans les années 80, fait un peu de TV. Ses courts métrages sont primés. Elle tourne Sweetie; en compétition à Cannes, puis Un ange à ma table qui est Grand Prix du Jury à Venise et elle obtient finalement la Palme d’Or avec La leçon de Piano. Depuis son dernier film elle se lance dans les séries TV avec succès : Top of the Lake
Pays :New Zeeland, Année : 1993
Acteurs : Holly Hunter (Ada ); Harvey Keitel (Georges Baines); Anna Paquin (Flora la petite ); Sam Neill (Alistair Stewart )Dir. Photo :Stuart Dryburgh Musique: Michael Nyman (Piano Concerto)
Résumé : Au XIX une jeune veuve, écossaise est envoyée en Nouvelle Zélande pour être l’épouse d’un colon qui vit seul dans la forêt. Ada après un long voyage en bateau est débarquée sur la plage au milieu de rien. Ada est muette, elle correspond avec sa fille de neuf ans par des signes que celle-ci traduit à son entourage. Ada est une jeune femme éduquée et trouve dans la pratique du piano le moyen d‘exprimer sa personnalité. A son arrivée le piano est débarqué sur la plage également avec ses bagages. Le parcours vers le lieu de résidence de son futur mari est boueux et escarpé… celui-ci décide de laisser le piano sur place n’y voyant de plus aucun intérêt. Alistair, le mari, est accompagné de son, taciturne, voisin Georges Baines lui aussi célibataire. Baines qui ne parle pas beaucoup mais observe comprend que la jeune femme est attachée à la présence de son piano…
Ce film paru en 1993, donne à la femme le droit de jouir de son corps. Jane Campion se rebelle contre les sempiternels empêchements moraux lancés à la tête de la population féminine lui infligeant obéissance, et déni de capacité à se réaliser sexuellement. Dans le film, l’époque est tellement puritaine que même le mari n’ose pas toucher sa femme, en 1993 normalement ceci est dépassé. Cependant, la bonne éducation, ne permet pas à une femme de parler de son plaisir… En 2014, où en sommes-nous ??? Bref, j’arrête là mes propos sur ce sujet, mais quand même j’ai fait 68, et on a bien évolué. Mais, plus loin de nous, l’excision est toujours une pratique tolérée… le combat n’est pas fini.
Filmographie : Sweetie ; Un ange à ma table ; La Leçon de piano ; Portrait de femme ; Holy Smoke ; In the Cut ; Bright Star ; Top of the Lake ;
Avis : Film culte, autant pour l’originalité, la mise en scène esthétique, que pour les idées révolutionnaires de Jane Campion. De très beaux passages érotiques…. Mais pas choquants.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


jeudi 18 septembre 2014

Winter Sleep

Aydin et sa soeur Necla dans le bureau

Palme d’Or 2014 
Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan né en 1959 à Istanbul, est un photographe et réalisateur turc. Son cinéma est assez original, très imbibé de la contemplation de ses personnages qui lui donne une touche « Bergmannienne ». Il obtient 2 fois le grand Prix à Cannes en 2003 et 2011 avant sa Palme d’Or en 2014. Ses films sont souvent âpres, et d’une violence sourde, cachée, dans les relations entre les personnages, très proche des sentiments exprimés au théâtre.
Pays :Turquie France Allemagne Année : 2014
Acteurs : Haluk Bilginer (Aydın) ; Demet Akbağ (Necla) ; Melisa Sözen (Nihal); Ayberk Pekcan (Hidayet)
Dir. Photo : Gökhan Tiryaki
Résumé : Pour cet immense film je suivrai assez bien l’avis de Jean-Jacques Corrio, « Winter Sleep est un film magnifique et d’une très, très grande richesse, intellectuelle et morale. Il n’y a aucune raison que sa durée rebute quiconque aime, tout simplement, le Cinéma » 
La ligne de fond distingue la vie d’un ancien acteur vieillissant (Aydin) sûr de lui, ayant entre les mains un hôtel hérité de son père, ce qui lui permet de figurer parmi les nantis dans un lieu superbe mais très pauvre. L’antagonisme riches/pauvres est lancé depuis le début par le passage chez un habitant qui est très en retard pour son loyer, on retrouvera ce déséquilibre tout au long du film et il lui donnera une profonde réalité que les conversations essayeront d’atteindre. Dans une discussion ce problème ressurgit sous la forme d’une question, Que puis-je s’il y a des riches et des pauvres ? c’est le système qui est comme ça, soit un dégagement en touche. Aydin s’est réfugié dans une vie de salamalecs avec sa clientèle, et mène la vie un peu oiseuse de celui qui ne fait rien mais ordonne. 
Cet intellectuel, vit dans l’hôtel Othello (c’est déjà un signe) avec sa jeune femme, mais elle est très indépendante, comme on le verra presque à la fin du film, éclipsée comme si sa présence était tabou ou transparente. Aydin vit aussi avec sa sœur qui est souvent allongée dans son bureau et avec qui il converse régulièrement. Ces deux femmes vont tour à tour lui dire ses quatre vérités, son épouse avec beaucoup plus de violence et de souffrance. 
L’image de cet esthète branché qui croit être un modèle, tombe de son cadre doré. Le curieux, c’est que la majeure partie du film nous le montre comme très respectable, humaniste et zen, puis cette image est entrainée dans une chute rapide et sans espoir. 
Un souci pratique pour le spectateur : les dialogues sont riches et demandent une réflexion, que le temps de lecture des sous titres ne permet guère (nos yeux sont soumis à rude épreuve). Jean Jacques Corrio dit « qu’il serait bon d’en disposer par écrit afin de les lire à tête reposée ! » En fait on assiste à des dialogues sur la philosophie de la vie entre différents personnages dignes d’intérêt, et à de la philo tout court quand Necla la sœur discute les éditoriaux de son frère, où il parle de la religion et de ses effets supposés sur la population. En quelque sorte une grande partie du film dresse le procès des intellectuels qui professent, restent dans la théorie sans jamais rien entreprendre. Lui-même Aydin, s’est retiré du monde, s’est retiré de la vie commune avec sa femme quand cela n’allait plus, il vit devant son ordinateur, et écrit des textes pour un journal local.
Une conversation intéressante pour la suite entre Necla et Nihal : s’opposer ou ne rien dire en donnant la chance à l’autre de se reprendre en mains ?
En bref le film est très intéressant, plusieurs thèmes sont développés, dont la difficulté de vivre en couple, la liberté en général et celle des femmes, les ravages de l’alcool, le puritanisme est présent sans le dire tout du long. La pauvreté est abordée avec le côté humiliation, celle-ci induit la violence aveugle et le refus de l’aide. Un petit clin d’œil à L’idiot de Dostoïevsky que vous saurez apercevoir! 
Le film dure 3h 15 and so what ? il faut bien plus de temps pour comprendre ce qui a mené chacun là où il se trouve dans l’exposé de leurs vies.
Complément de Nicole TL :La violence de l'enfant ; quel futur pour cette violence dans un faux semblant des adultes ...punir, pas punir, dire la vérité ou pas, fuite ou pas fuite...
Et l'argent brûlé. Tout ne s'achète pas...
Filmographie : Kasaba ; Nuages de mai ; Uzak ; Les Climats ; Les Trois Singes ; Il était une fois en Anatolie ; Winter Sleep ;
Avis : Film esthétique, assez long, mais très dense. Des personnages attachants à qui on aimerais bien demander leur avis !
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie


mardi 16 septembre 2014

Noces Funèbres

Dans ce monde, le mariage peut être aussi un embarras...
Corpse Bride
Oscar du meilleur film d'animation 2006 
Réalisateur : Tim Burton, réalisateur, scénariste et producteur américain né en 1958. Hors du commun, pour sa personnalité et ses goûts ! « Les films de Tim Burton sont à l'image de leur auteur : bizarres, névrotiques, complexes, originaux, romantiques, géniaux » cinémathèque
Pays : US Année : 2005
Musique: Danny Elfman
Résumé : Plus ou moins inspiré par de vieilles légendes sur la mort, Tim Burton, ressort ses vieux démons et peurs enfantines, ce qui le conduit, comme dans tout conte, à inverser les réalités. Le monde des vivants, ici des adultes est triste à mourir gris à souhaits et en proie aux vices de la cupidité, de la malveillance, bref de l'antipathie. Nous retrouvons le monde de la joie et du partage chez les trépassés qui vont chanter, danser sur les rythmes endiablés de Danny Elfman. la notion du  mariage en prend un coup… du mariage forcé au mariage scélérat il n’a rien pour plaire. Mais rassurez-vous tout ira pour le mieux, et la vraie histoire d’amour de ces deux pauvres gamins sera victorieuse grâce à leurs amis d’outre tombe. Ici, on transcende la peur, pour la voir magiquement devenue positive et salvatrice (on ne pourrait pas en faire autant icc bas?). L’ironie apprivoise les monstres que sont les humains, face aux morts qui sont sympas et joyeux.
On pense à L’étrange Noël de Monsieur Jack de Henry Selick, film d’animation auquel avait participé Tim Burton, autant pour les personnages gris les inversions de réalité, que pour les monstres versions joyeuse, dansante.
Emission à la TV http://www.ina.fr/video/2946819001040
Filmographie : Beetlejuice; Batman; Edward aux mains d’argent; Sleepy Hollow; Big Fish; Sweeney Todd; Alice au pays des merveilles; Dark Shadows
Avis : Une animation poétique, qui fera plaisir aux adultes par son esthétique et aux enfants par le conte sur les amoureux et la désacralisation de la mort. Tim Burton on aime …. C’est un de ceux que je préfère.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie




samedi 13 septembre 2014

Les combattants

Belle image, mais quoi?

Réalisateur : Thomas Cailley, réalisateur français issu de La Fémis
Pays : France Année : 2014
Acteurs : Adèle Haenel (Madeleine Beaumont) , Kevin Azaïs (Arnaud), Antoine Laurent (le frère) Dir. Photo : David Cailley
Résumé : Deux jeunes gens, à peine sortis de leurs études se retrouvent lors d’une journée de recrutement de l’armée de terre. L’une très décidée cherche à obtenir une formation de survie qui lui semble nécessaire pour l’avenir, l’autre arrive en vacances pour aider son frère dans la menuiserie familiale. Elle ne le regarde pas comme un compagnon valable, mais lui est très attiré par elle. Elle se fait recruter pour une semaine de stage, lui plante son frère et l’entreprise pour la suivre. Puis un déluge de scènes de préparation militaire sans intérêt qui durent….  les voilà enfin partis dans leur expérience de survie, qui dérape un peu et traine aussi sans intérêt sinon celui de belles images. Enfin un petit drame apparait, un peu téléphoné, mais nous avons une scène d’héroïsme.
En fait il n’y a qu’un sujet : deux jeunes très différents cherchent leur voie et se trouvent aux prises des sentiments. Beaucoup de temps perdu où il ne se passe rien (je regarde ma montre 45mn…) Le corps du drame se monte très tard et il est tellement improbable…. Qu’on n’y croit pas ! et cul cul dans le final, heureusement on échappe au mélo avec humour : la prochaine fois on se préparera mieux ! Bref je n’ai pas aimé mais il y a des critiques positives qui ont même trouvé ça drôle :
« Surprenant de bout en bout, irrésistiblement drôle, Les Combattants aborde les choses graves — la destruction de l'homme par l'homme, l'ultra-indivualisme contemporain — avec un humour tendre et acide. La tendresse et la sensualité surgissent comme par inadvertance, notamment lors du moment splendide où, dans la caserne, Arnaud et Madeleine se maquillent mutuellement en vue d'un exercice de camouflage » Mathilde Blottière Télérama
Pour en savoir plus sur l'équipe : Press kit
Filmographie premier film?
Avis : Film bien fait, mais décevant pas plus comédie que film à thème, ennui++.
Note : 6/10 Rédigé par Jacquie




dimanche 31 août 2014

L’heure Zéro

Un manoir au bord de la mer....

Réalisateur : Pascal Thomas Acteur, Producteur délégué, Réalisateur français né en 1954. Ciné Club et journalisme sont ses premières manifestations. Scénariste pour BD puis films. Quatre films fondés sur des romans d’Agatha Christie lui donnent une spécialité policière.
Pays : France Année : 2007
Acteurs : François Morel (Le commissaire) ; Danielle Darrieux (Camilla Tressilian) ; Melvil Poupaud (Guillaume Neuville) ; Laura Smet (Caroline Neuville) ; Chiara Mastroianni (Aude Neuville) ; Jacques Sereys (Charles Trevoz, le juge) ; Valériane de Villeneuve (Emma) ; Paul Minthe (Heurtebise)
Dir. Photo : Renan Pollès
Résumé
: Camilla Tressilian, richissime vieille dame reçoit dans sa grandiose villa de Bretagne son neveu Guillaume et sa nouvelle femme Caroline. Mais pourquoi Guillaume a-t-il insisté pour que son ex épouse, Aude, soit présente ? Nous sommes dans l’atmosphère familiale alambiquée qu’affectionne Agatha Christie dont Pascal Thomas adapte le roman, en se permettant quelques drôleries qui font passer les indices et les raisonnements simplistes de l’auteur britanique. Après un début un peu long où sont expliqués les antécédents de chacun, mais avec de bons acteurs et beaucoup d’humour on passe à l’action donc aux meurtres… les plus vieux vont en faire les frais de façon originales et avec grâce. Les personnages ne sont jamais insipides, mais torturés ou comiques.
« Plus audacieusement encore, Pascal Thomas entreprend de donner de l'épaisseur à cet univers en deux dimensions, à imaginer que les rancœurs enfouies qui servaient de prétexte dans le roman suscitent de vraies passions, de vrais regrets. Et pourquoi s'en priver quand on a sous la main Danielle Darrieux ou Jacques Sereys (le vétéran de la Comédie française incarne un avocat victime d'un meurtre particulièrement ingénieux) ? » Le Monde
Filmographie : Mon petit doigt m'a dit... ; Le Grand Appartement ; L'Heure zéro ; Le crime est notre affaire ; Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour... ; Associés contre le crime... ; La Maison du lys tigré
Avis : Un film policier bien propre à la mode Agatha Christie et à l’esthétique classique accommodé avec pas mal d’humour de chez nous. Une bonne soirée divertissante à passer en famille.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie






lundi 25 août 2014

Chacun cherche son chat

Deux acteurs tout en délicatesses
Prix de la Critique internationale, section Panorama, au Festival de Berlin.
Réalisateur : Cédric Klapisch né en 1961 à Paris, tente l’IDEHEC… puis la fac, part aux US étudie le cinéma. Fait des courts métrages et de la TV. Perce avec Chacun cherche son chat et devient célèbre avec L’auberge espagnole. Voir plus
Pays : France Année : 1996
Acteurs : Garance Clavel (Chloé) ; Olivier Py (Michel le coloc) ; Romain Duris ( le joueur de batterie) ; Hiam Abbass ( une femme dans la cour) ; Simon Abkarian (Carlos) ; Zinedine Soualem (Djamel) ; Renée Le Calm (madame Renée)
Résumé : Chloé doit partir en vacances, son colocataire jeune homme qui préfère la compagnie des hommes, ne peut pas lui garder. Au café du coin, on lui indique une vieille dame qui garderait son chat. De retour à Paris on apprend que le chat a subitement disparu. La recherche du chat est un morceau de bravoure, la vieille dame met en action un réseau d’autres vieilles dames du quartier qui vont donner des informations régulières sur les hypothèses de présence de chats ressemblant à notre fuyard.
A propos de cette recherche tout un quartier de la Bastille (maintenant presque disparu ! c’est en 1996) est passé en revue avec ses habitants, ses petits métiers, qui semblent sortir d’un village. Chloé est aidée par tous en particulier par Djamel qui trouve Chloé bien sympa, mais ne sait pas comment la conquérir, les habitués du café sont aussi un reflet populaire piquant... Sont passés en revue: divers phénomènes du quartier dont le joueur de batterie qui rêve et traverse le film sans s’arrêter comme à travers la vie de Chloé qui le trouve à son goût mais...
« Sans trame préétablie, le film adopte une démarche chaloupée, ondoyante et légère. Sa comédie est celle des gens ordinaires, elle est chaleureuse et drôle, fourmillante et nostalgique, magique comme une histoire qui finit bien. On se love et on se régale. » Arte qui pour notre bonheur cet été nous repasse le film.
Filmographie : L'Auberge espagnole ; Ni pour ni contre (bien au contraire) ; Les Poupées russes ; Ma part du gâteau ; Casse-tête chinois ; Paris 
Avis : Comédie à propos d’un chat perdu qui montre poétiquement et de l’intérieur un quartier de Paris du côté de la Bastille avec ses étonnants habitués.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


samedi 23 août 2014

Objecteurs de Croissance

Une municipalité qui restaure sans nuire...

Réalisateur : Hélène Lioult Diplômée en 3ème cycle de lettres modernes. Diplôme de cinéma et télévision de l’Université de Provence, Diplôme d’animation culturelle, Chargée de cours en cinéma à Aix-Marseille Université depuis 1995.
Réalisatrice d’une quarantaine de films.
Pays : France Année : 2006
Intervenants : Serge Latouche ; Pierre Rabih et différentes personnalités.
Résumé : Deux personnages jouent à jeu type jeu de l’oie, dans lequel les joueurs rencontrent des situations en rapport avec le dogme de la croissance à tout prix. Nous rencontrons, chemin faisant, des professeurs et des enfants, des écologistes, Pierre Rabih, Serge Lacouture qui démystifient pour nous les notions de croissance, de « durable », d’empreinte carbone, et du bien vivre autrement. Des exemples de villes qui ont choisit de vivre différemment ou de particuliers engagés sont abordés tels que les Amaps.
On le trouve où ? sur www.solidarite.asso.fr ou Production Airelles vidéo  Ou hlioult@free.fr Il est apparemment disponible pour 5€ mais faut-il trouver où le commander… cherchez avec les contacts ci dessus. Il en vaut la peine pour une première approche, en plus il est bien filmé, avec de très belles images.
Filmographie : Les Objecteurs de croissance ; Panaït Istrati, écrivain vagabond Avis : Film d’environ une heure qui donne des éclaircissements sur des notions de mode de vie qui peuvent paraître difficiles ou fumeux. Donc à voir pour comprendre de quoi on parle…
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie




samedi 16 août 2014

Le Magasin des Suicides

La morosité version sinistre de nos capitales...

Réalisateur : Patrice Leconte, comme Jean Teulé il a commencé par la BD. Arthur Qwak est coréalisateur. César du meilleur réalisateur pour Ridicule ainsi que British Academy Film Award du meilleur film en langue étrangère.
Pays :France Belgique Canada Année : 2012
Musique : Étienne Perruchon
Résumé : D’après le roman de Jean Teulé. Wikipedia
Si on le compare à L’étrange Noël de monsieur Jack de Tim Burton auquel il ressemble, par les couleurs et le ton lugubre, il ne fait pas le poids. Il lui manque de la grâce et de l’épaisseur. Je n’ai pas lu la nouvelle de Jean Teulé, mais à voir les avis sur ce livre, on a l’impression que à l’idée (géniale) sur le commerce sur la mort, si différent des marchands d’armes internationaux !! il manque quelque chose au niveau du scénario lui-même. L’univers visuel dans lequel les héros sont immergés est très fouillé, plein d'astuces et nous renvoie, non sans humour, à notre réalité de citadin des grandes villes. Les personnages sont bien campés, les ballets musicaux sont sympa, mais il manque un rien pour faire un bon film, on reste sur sa faim, il me semble que c’est de la poésie, ou bien de nous impliquer plus dans la responsabilité du monde que nous pourrions amener ainsi. Car ça nous guette…
Filmographie : Les Bronzés ; Les Bronzés font du ski ; Viens chez moi, j'habite chez une copine ; Tandem ; Monsieur Hire ; Le Mari de la coiffeuse ; Les Grands Ducs ; Ridicule ; La Fille sur le pont ;
Avis : film d’animation original sur le ton lugubre…. Humour noir.
Note : 7/10 Rédigé par Jacquie


samedi 2 août 2014

A l’attaque !

les deux mécanos...

Réalisateur : Robert Guédiguian réalisateur français né en 1953 à Marseille. Globalement engagé à gauche. Bien des sujets de ses films sont les habitants de l’Estaque; ouvriers, syndicalistes, métis, mal aimés et malchanceux. Il a cette connaissance intime du terrain et des gens qui lui permettent de faire des films sensibles et touchants. Il affectionne les valeurs de partage et l’esprit 68. Son esprit convaincu et droit infuse un cinéma simple et nature.
Pays : France Année : 2000
Acteurs : Ariane Ascaride (Lola) ; Jean-Pierre Darroussin (Jean-Do) ; Gérard Meylan (Gigi) ; Pierre Banderet (Monsieur Moreau) ; Frédérique Bonnal (Marthe) ; Patrick Bonnel (Henri le glandeur) ; Jacques Boudet (Pépé Moliterno) ; Alain Lenglet (Neils, le banquier) ; Jacques Pieiller (Xavier) ; Denis Podalydès (Yvan)
Dir. Photo : Bernard Cavalié
Résumé : Dans le quartier de L’Estaque à Marseille, une famille défavorisée vit à la petite semaine avec de nombreux aléas… mais individus opiniâtres, ils veulent s’en sortir… En fait deux apprentis réalisateurs et scénaristes mettent en place un scénario. On assiste donc aux créations de ces deux créateurs, ce qui donne des scènes loufoques et sans suite comme le spectacle musical des péripatéticiennes. L’artifice c’est le PC dans lequel est entré le scénario et comme d'une boite de Pandorre  les scènes immédiatement se produisent, on assiste à quelques ratés incongrus et leurs rattrapages. A l’instar de Guédiguian le film se passe dans le quartier d’enfance de l’un d’eux, et doit refléter les usages locaux (Marseille). Avec une autodérision de bon aloi, Xavier et Yvan représentent les tendances et les péchés mignons des cinéastes actuels. Le film doit être politique càd il y a des riches et des pauvres !! Quand Guédiguian malmène l’économie que l’on connaît, c’est à travers la bêtise du DG d’une multinationale… ou celle d’un banquier empêtré par sa hiérarchie qui ne peut pas éviter la catastrophe pour un de ses clients (c'est assez réaliste en fait!).
La bande des acteurs (et des personnages) de Guédiguian est bien là, la femme seule élevant son enfant, les ouvriers simples et émotifs jamais chiches de leurs sentiments, les célibataires ne trouvant pas chaussure à leur pied et malheureux de solitude ou soupirants devant leur idole… la politique : le grand père chante des chansons de l’Italie partisane pour endormir sa petite fille… dans un moment crucial il jouera les justiciers révolutionnaires, fascistes, racistes prêt à tuer tout le monde….pour faire plier le vilain capitaliste.
Filmographie : Marius et Jeannette ; Les Neiges du Kilimandjaro ; Le Promeneur du Champ-de-Mars ; Marie-Jo et ses deux amours ; L'Armée du crime ; À l'attaque ! ; Le Voyage en Arménie.
Avis : Un conte, une fable, des tableaux racontant la vie d’un quartier de Marseille avec beaucoup de bonhommie et d’humour. Une comédie marseillaise à la Guédiguian, truculente et tendre.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie