mardi 15 octobre 2013

L’arbre

Réalisateur : Julie Bertuccelli réalisatrice française née en 1968. Maîtrise de philosophie avant d’entrer dans le cinéma. Elle travaille comme assistante de plusieurs réalisateurs avant de diriger des documentaires et de faire des longs métrages de fiction.
Pays :Italie France Australie Année : 2010
Acteurs : Charlotte Gainsbourg (Dawn) ; Marton Csokas (Georges) ; Morgana Davies (la petite Simone) ; Dir. Photo : Nigel Bluck
Résumé : Le sujet celui de la perte soudaine du père dans une toute jeune famille. Le film montre le chagrin et les méthodes de chacun pour résister à cette catastrophe. Au fait le film se déroule en Australie dans des paysages de campagne autour d’un arbre monumental qui est étonnant. En petites touches Julie Bertuccelli montre la jeune femme (Dawn jouée par Charlotte Gainsbourg) s’enfoncer dans la déprime, les enfants s’organiser entre eux. Puis une période de stabilisation, première acceptation de la disparition, où chacun vaque à ses occupations, Dawn passe en ville pour résoudre avec l’aide d’un plombier un problème technique. A la suite d’un quiproquo Dawn est employée à mi temps dans la boutique du plombier et une relation amicale s’instaure. Dawn est jeune esseulée et a besoin de tendresse et de présence masculin (et alors, j’en vois écrire que c’est pas bien…gna gna… une femme c’est aussi un homme, différent certes.)
Tout l’art de la mise en scène est de faire tourner la vie de la famille autour du gigantesque arbre du jardin. Lequel, avec son ombre qui protège du soleil, ses racines terrain de jeux des enfants, ses feuillages frissonnants dans le vent, semble grandir et prendre une énorme place à côté de la maison. L’arbre de protecteur devient menaçant. Dans un premier temps l’arbre resserre les liens familiaux, voire évoque l’esprit du défunt. Puis lorsqu’il n’est plus juste de se tourner vers le passé, l’arbre se transforme pour pousser à une nouvelle vie (ou c’est du moins ce qui peut être observé).
« La scène est filmée sur ce fin fil de la suggestion. On croirait bien à une puissance… c’est comme si la nature pouvait… l’animisme serait-il… Il n’y aura jamais d’affirmation. L’Arbre est ainsi tout du long, suggérant que le défunt mari s’est réincarné dans l’arbre, mais ne tranchant jamais en faveur du réalisme, du fantastique ou du merveilleux. Il relate cette croyance, douce folie pour tromper la douleur. Tout cela avec beaucoup de délicatesse, de savoir faire technique, d’acteurs de tous âges parfaitement vivants. L’indécision réalisme/fantastique n’est pas en soi un problème, mais rester sur cette lisière devient un principe dévorant, presque la seule raison du film. Camille Pollas dans Critikat»
Le film montre une intelligente façon d’appréhender le deuil, ses chutes de moral avec bienveillance, et les difficultés de reprendre le cour de sa vie quand on est chargée de famille. Les problèmes de reconstruction d’une vie familiale normale, croisent ceux des familles recomposées …
Le film est servi par une photo simple, belle et des paysages superbes, les plans de la petite Simone sont délicats et touchants. Charlotte et Marton Csokas sont très crédibles et portent bien le sujet. Que dire du jeu de la petite fille, la verra-t-on plus tard faire une carrière d’actrice ? elle nous en rappelle une autre : Brigitte Fossey dans Jeux Interdits.
Filmographie : Depuis qu’Otar est parti ; L'Arbre ; 
Avis : Film tout en finesse sans mélo, à voir en famille.
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie


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