mercredi 3 avril 2013

Les ailes du désir



Bruno Ganz, Otto Sander : nos anges gardiens?
(Der Himmel über Berlin)

Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1987. 
Réalisateur : Wim Wenders : réalisateur, producteur, scénariste allemand né en 1945. Travaille beaucoup aux US. Ses plus grands succès sont Paris Texas et Les ailes du désir où son originalité s’exprime avec bonheur et lui valent des récompenses. 
Pays :Allemagne-France Année : 1987
Acteurs : Bruno Ganz (Ange Brun Damiel); Solveig Dommartin (la trapéziste Marion) ; Otto Sander (Ange blond Cassiel) ; Peter Falk (lui même) ; Curt Bois (Homer le vieux conteur) Musique : Jurgen Knieper. Dir. Photo : Henri Alekan
Résumé : On suit facilement les images du film et les tribulations de ces deux hommes en pardessus qui ne semblent même pas peser, puis tout d’un coup on se demande quel est le sujet du film ! et on devient plus attentif aux signaux symboliques et subliminaux et sous-jacents. Derrière l’histoire fantastique, c’est Berlin scindée en deux et meurtrie par la guerre que nous montre Wim Wenders. Il va filmer dans des endroits particulièrement délabrés de Berlin et donne ainsi une vision misérable et souffrante de l’humanité qui est également renforcée par le travail de « fourmis intellectuelles » dans la très grande, froide bibliothèque qui est lumineuse par la clarté du vide. L’histoire est celle de deux anges Damiel et Cassiel qui s’ennuient à soutenir, réconforter (occultement) ces pauvres humains mais sans pouvoir intervenir réellement, leur présence est parfois ressentie comme un réconfort. L’un se demande s’il ne serait pas possible de gouter quelques instants, le froid, le chaud le gout du café… Il va tomber amoureux d’une trapéziste; il tombe sur terre en vrai….Je ne raconterais pas plus…
La musique est bien présente dans ce film où les personnages fréquentent un club de jazz, ce qui donne l’occasion de mettre en scène la musique de Nick Cave et de Bad Seeds, celle-ci est bien faite et fort agréable. Savoir plus WikipediaLe film de nature onirique est tourné dans une grande sobriété, même si son photographe nous livre de très belles images qui dans leur poésie évoquent le désarroi des anges devant les conditions humaines pour lesquelles ils ne peuvent rien. Un tournage sur la vie de Berlin pendant la guerre prend part à la description racontée par Homer de avant la guerre. L’histoire d’amour est assez fraiche, il faut ça pour un ange !
Une grande partie du film traite également de la perception, de ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Les enfants qui s’amusent et sourient aux anges (expression adaptée ici...), et les anges eux-mêmes que savent-ils de notre vie? Que voit donc le vieux conteur dans les friches de la ville ? Et vous, que voyez-vous à travers les images dotées de la sensibilité d’Henri Alekan ? Vue, vision, mirage, illusion, perception… un beau sujet
Filmographie : Alice dans les villes ; Au fil du temps ; L'Ami américain ; Paris, Texas ; Les Ailes Du Désir ; Si loin, si proche !
Avis : C’est un film intellectuel, nostalgique, l’humour y est malgré tout présent et la réalisation artistique surtout grâce aux images proposées à notre réflexion. Par ailleurs c’est une leçon de cinéma…
Note :9/10 Rédigé par Jacquie


1 commentaire:

Jacquie a dit…

je lis dans "La cause humaine" de Patrick Viveret cette allusion à l'immortalité: "Pensons aussi aux Ailes du Désir, le film de Wim Wenders,où l'ange choisit d'abandonner son immortalité tant il est fasciné par le goût de la tendresse et de la vulnérabilité humaine à travers l'amour d'une femme"
La cause humaine Patrick Viveret 2012 LLL