vendredi 10 avril 2009

Nosferatu, Fantome de la nuit



Réalisateur : Werner Herzog : Réalisateur allemand né en 1942. Cinéaste aventurier, particulièrement décalé par rapport à l’ére de la consommation. Il se distingue par son style sobre, ses élans épiques, moralisateurs ou écologiques. Il est actuellement plus en rapport avec la génération de l’écologique, de l’alternative et du partage, bref assez inclassable mais tellement intéressant par les réflexions qu’il suggère. Donc, aventurier, cinéaste, humaniste, précurseur d’idées larges….
Pays : Allemagne France Année : 1979
Acteurs : Klaus Kinski (Nosferatu), Isabelle Adjani (Lucy), Bruno Ganz (Jonathan Harker) Dir. Photo : Jörg Schmidt-Reitwein
Résumé : WH a fait ce film en l’honneur de celui de Murnau qu’il considère comme un chef d’œuvre. Il a étudié celui-ci et fait une adaptation plus moderne en profitant des possibilités du cinéma couleurs. Les personnages et l’histoire sont les mêmes, leurs caractères sont légèrement différents dans le sens ou Nosfératu par Kinski est beaucoup plus humain et pitoyable, il montre un être fatigué de sa condition, se plaignant de ne pouvoir mourir et n’ayant connu aucun amour. Les relations entre Jonathan Lucy et Nosferatu sont teintées de sexualité troublante. En effet l’attirance entre Nosferatu et Jonathan est assez marquée et la relation entre Jonathan et sa femme un peu lâche…. Lucy est, elle aussi, un otage de Nosferatu dès le début avec ses visions et sa blancheur alanguie. WH a déployé des trésors de mise en scène comme les vues du bateau et des quais envahis par une centaine de rats (plutôt blancs…) ou bien celui du festin abandonné que dévorent les rats. On assiste également à un ballet de corbillards sur la place assez impressionnant et à une fête de village où les danses, musiques et convives paraissent en dehors de la normalité, et insensibles à la tragédie qui se joue. Dans ce film tout est symbole comme l’arrivée au château par une route creusée dans la roche à côté du torrent appelant à la fois les valeurs de l’inconscient vers lequel le héro se dirige et le lien à la vie ordinaire avec les flots impétueux néanmoins dangereux. WH distingue deux mondes celui du rêve ou de l’inconscient dans lequel se passe le séjour chez le comte et l’extérieur réel où le château n’est qu’une ruine. L’ambiance mortuaire et d’effroi est donnée avec le défilé des momies en tout début qui précède le départ. Le voyage sur le bateau démarre avec une suspicion du capitaine et dégénère avec la superbe sortie à la nuit de Nosferatu qu’on voit se découper sur le ciel et les voiles (comme dans le film de Murnau, mais très bien servi par la couleur) il finira en vaisseau fantôme accostant tout seul, précédant la peste.
Filmographie : Signes de vie ;Les nains aussi ont commencé petits ; Fata Morgana ; Aguirre, la colère de Dieu ; La grande extase du sulpteur sur bois Steiner ; L'Énigme de Kaspar Hauser ; Cœur de verre ; La Ballade de Bruno ; Nosferatu, fantôme de la nuit ; Woyzeck ; Fitzcarraldo ; Le Pays où rêvent les fourmis vertes ; Cobra Verde ; Little Dieter Needs to Fly ; Invincible; Ten Thousand Years Older ; Rescue Dawn. Au-delà de l’infini.
Avis : Film esthétiquement et symboliquement très réussi.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

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