vendredi 23 mai 2008

La forêt de Mogari




A voir en ce moment au MK 2 Beaubourg
Grand Prix au Festival de Cannes 2007

Réalisateur : Naoma Kawase, jeune réalisatrice japonaise a déjà reçu la caméra d’or à Cannes en 1997 pour « Moe No Suzaku ». On reconnait généralement au travail de Naomi Kawase une attention particulière pour l'intimité et la sensibilité des personnages, qu'elle sait rendre authentiques et touchants, plutôt qu'à la sophistication de l'intrigue. Wikipedia.
Pays : Japon France Année : 2007
Acteurs : Shigeki Uda, Machiko Ono, Makiko Watanabe, Kanako Masuda, Yohichiro Saito. Dir Photo : Hideyo Nakano
Résumé : « Shigeki vit dans une petite maison de retraite sous le regard bienveillant d'une aide-soignante, Machiko. Sans le savoir, tous deux partagent un lourd secret : la perte d'un être cher. » Il est dit partout que le film est centré sur le deuil, évidemment oui, mais pour moi il décrit plutôt la solitude complète de celui qui n’a pas fait le deuil du disparu. Les deux personnages expriment surtout ce vide qui remplit toute leur vie, ne laissant pas la place à la vie pour s’exprimer ce qui les conduit à passer pour un fou pour l’un et à être triste, timide, sans objectif pour l’autre. Un prêtre venant visiter la maison de repos donne deux sens à la question est-ce que je suis vivant et parle de la vie quotidienne du corps puis des sentiments et désirs. Les deux personnages vont expérimenter ces deux formes et résoudre leur empêchement de vivre à part entière. Le prêtre parlera des 33 ans avant le détachement du monde des âmes des défunts, c’est un anniversaire, un passage que Shigeki saisira pour finalement faire son deuil et se sentir vivant. Devant cette expérience vécue par l’ancien, Machiko par procuration et résonance trouvera elle aussi ce passage et exorcisera ses peurs. On trouve dans les entretiens avec Naome Kawase à Cannes des éléments éclairants. : « La nature existe en soi, indépendamment de toute intervention de l’homme. On s’y sent protégé. (…) Quand je cherche à exprimer ce sentiment de sécurité que m’inspire une telle force invisible à l’œil nu, j’ai recours aux images. » « Je voulais que les choses invisibles soient aussi importantes que celles visibles. Je voudrais que ce message soit perçu et connu du monde entier. Je pense que ce Grand Prix donnera une certaine visibilité à ce message. »
Filmographie : 1997 : Moe No Suzaku (Suzaku) 1997 : Somaudo Monogatari (Le pays boisé) 1999 : Manguekyo 2000 : Hotaru 2002 : Tsuioku no dansu (Letter from a yellow cherry blossoms) 2003 : Sharasojyu (Shara)
Mon avis : Beau film dit « contemplatif », ce ne sont pas des longueurs qu’on y trouve mais des arrêts de l’action qui permet de voir et ressentir les émotions évoquées à partir des courtes indications données au spectateur, qui doit chercher à comprendre. Les photos sont souvent splendides et portent en elles-mêmes une partie des significations, en particulier le rôle de la nature rédemptrice. C’est un film de psychologie et de poésie à la nature sur un sujet qui nous concerne tous.
Note :8/10 Rédigé par : Jacquie

jeudi 22 mai 2008

Femmes en Miroir


Film présenté à Cannes en 2002 Hors compétition en 2002
Titre original: Kagami no onna tachi

Réalisateur : Kiju Yoshida, né en 1933 fait partie de la nouvelle vague japonaise. Très tourné vers la France connaissant les œuvres de Beauvoir ou Sartre, admirant Godard, Truffaut, Resnais etc il pousse avec Oshima le cinéma japonais vers un renouveau. Il épouse « son » actrice Mariko Okada avec laquelle il construit des films remarqués : La source Thermale de Akitsu, Histoire écrite sur l’eau…films sur la femme, et des films historiques ; coup d’Etat. Il fait aussi de nombreux films sur les peintres européens.
Pays : Japon Année : 2003
Acteurs : Mariko Okada (Ai), Yoshiko Tanaka (Masako Miwa), Sae Isshiki (Natsuki), Hideo Murota, Mirai Yamamoto Dir. Photo : Masao Nakabori
Résumé : La veuve (Ai) d’un médecin vit dans la banlieue de Tokyo avec sa petite fille Natsuki qu’elle a élevée jusqu’à l’âge de 20 ans, car sa fille (Miwa) a disparu à la naissance de Natsuki. Une jeune femme amnésique est retrouvée par la police en possession du livret de santé de Natsuki. La grand-mère est dans tous ses états à l’idée qu’elle a peut être retrouvé sa fille Miwa. Les trois femmes vont entamer un travail de recherche d’identité sur elles mêmes et sur leur famille qui les mènera à Hiroshima où tout à commencer ce jour là…..
Page intéressante : http://pserve.club.fr/Femmes_en_Miroir.html
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir, Promesse, Coup d’Etat.
Avis : un des derniers films de Yoshida, où avec élégance et retenue il aborde le désastre humain d’Hiroshima, et la persistance des douleurs chez ceux qui l’ont vécu dans leurs familles. Les prises de vues sont belles avec des jeux de miroirs, de reflets ou d’ombrelles très originaux.
Note : 8/10

mercredi 21 mai 2008

La Source Thermale d'Akitsu


Film réédité par Carlotta Films dispo en DVD(Merci, Bravo). Le film passe en ce moment à Paris au Champo! déplacez-vous...

Titre original: Akitsu Onsen
Réalisateur : Kiju Yoshida, né en 1933 fait partie de la nouvelle vague japonaise. Très tourné vers la France connaissant les œuvres de Beauvoir ou Sartre, admirant Godard, Truffaut, Resnais etc il pousse avec Oshima le cinéma japonais vers un renouveau. Il épouse « son » actrice Mariko Okada avec laquelle il construit des films remarqués : La source Thermale de Akitsu, Histoire écrite sur l’eau…films sur la femme, et des films historiques ; coup d’Etat. Il fait aussi de nombreux films sur les peintres européens.
Pays : Japon Année : 1962
Acteurs : Mariko Okada (Shinko), Hiroyuki Nagato (Sushaku), Sumiko Hidaka, Jûkichi Uno.
Dir. Photo :Toichiro Narushima
Résumé : Vers la fin de la guerre un jeune soldat épuisé par une maladie arrive au village d’Akitsu où il pense n’avoir que peu de temps avant de mourir. Il rencontre une jeune fille très vivace qui décide de le soigner et de lui redonner espoir dans la vie. Les jeunes gens s’aiment, puis les relations se dégradent et Shusaku se laisse aller…. avec l’alcool…. Puis disparaît en ville … enfin réapparaît…. Voir le très bel article de Clémentine Fullias sur http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=10239 " Interview de K.Yoshida dans Magazine franco-japonais. L'échec et la mort dominent vos films. Le pessimisme semble vous habiter. Y. K. : Je ne dirais pas que c'est du pessimisme. Je veux simplement dire que les choses ne se déroulent pas toujours de façon idéale. J'ai accepté de tourner La Source thermale d'Akitsu (Akitsu Onsen) à partir du moment où l'on me laissait les mains libres. Comme pour les films sur la jeunesse, les films d'amour étaient fondés sur des idées fausses qu'il fallait remettre en cause. La plupart des films de ce genre imposent une relation amoureuse au spectateur. Je voulais procéder autrement. L'histoire racontée se déroule sur 17 ans et les deux amoureux ne se voient que quatre fois avec de longues périodes d'absence. Je me suis concentré sur ces moments de rencontre, laissant au spectateur le soin de combler le temps qui les sépare. Le film repose donc sur l'investissement imaginaire du spectateur. Propos recueillis par Claude Leblanc voir : http://www.lejapon.org/forum/"
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Comme souvent, on part de sentiments d’amour purs et on aboutit à l’incompréhension et le désastre. Que se passe –t-il dans ces moments où tout bascule ? l’homme n’est il pas fait comme la femme ? bref l’histoire du film est celui d’une promesse d’espoir et la réussite … d’un échec. Assez classique, mais à la Yoshida-Okida, donc avec beaucoup de tendresse dans le regard et de poésie dans la prise de vues. A voir en salle ou DVD.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

dimanche 18 mai 2008

Eros + Massacre


Titre original :Erosu purasu gyakusatsu

Réalisateur : Kiju Yoshida, né en 1933 fait partie de la nouvelle vague japonaise. Très tourné vers la France connaissant les œuvres de Beauvoir ou Sartre, admirant Godard, Truffaut, Resnais etc il pousse avec Oshima le cinéma japonais vers un renouveau. Il épouse « son » actrice Mariko Okada avec laquelle il construit des films remarqués : La source Thermale de Akitsu, Histoire écrite sur l’eau…films sur la femme, il réalise également des films historiques (Coup d’état) et il fait aussi de nombreux films sur les peintres européens.
Pays : Japon Année : 1970
Acteurs : Mariko Okada (Noe ), Toshiyuki Hosokawa (Osugi), Yûko Kusunoki (Itsuko), Etsushi Takahashi (Jun), Daijiro Harada (Wada) Ejko Sokutai (Toshiko). Dir. Photo : Yoshio Unno
Résumé : A partir d’un fait historique : l’assassinat de Saeko Osugi, de son neveu , âgé de six ans et de l’une de ses trois compagnes, Noe Itu. Cet événement eut lieu immédiatement après le tremblement de terre qui détruisit Tokyo et une partie d’Osaka en faisant quelque 150 OOO morts. Le film développe les théories de Osugi et en particulier sur la trame de la société japonaise d’alors, très structurée « Père, Etat, Système impérial » comme nous le dit Yoshida. Il reprend en particulier le libéralisme sexuel et nous montre le côté féminin de la lutte pour leur indépendance, et … comment rien ne change quand c’est l’homme qui suggère…. Le montage des scènes est assez chaotique pour une première vision…. Et on se perd assez bien, car Yoshida prend le parti de filmer deux époques les années 1930 et le monde contemporain, en les mêlant régulièrement… Deux jeunes étudiant (un peu fêlés) s’identifiant plus ou moins aux personnages historiques vont faire un film ( ?) et se documentent en interviewant Noe en lui posant des questions avec un micro… de même que certaines scènes ont plusieurs versions différentes successivement… Des femmes décidées, des hommes un peu dolents. Et au final 2 ados(Wada déliés de leurs « sorts » dont on espère qu’ils vont trouver l’équilibre….
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Toujours sur les femmes, la nudité, la sexualité. Beaucoup de symbolisme, d’infusion de traditionnel dans la sensualité, mais c’est toujours l’échec de l’amour véritable qui est omniprésent, la femme est toujours le pigeon des histoires à 3. Film très riche pour lequel il faut avoir l’esprit alerte pour tout piger. Pour intellos et amateurs de ciné !
Film réédité par Carlotta films que vous pouvez acheter en DVD pour le déguster.
Note : 10/10 Rédigé par Jacquie

samedi 17 mai 2008

Histoire écrite sur l'eau


Titre original: Mizu de kakareta monogatari
Réalisateur : Kijû Yoshida : Né en 1933 ; université de Tokyo, étudie la pensée française. Il devient avec « Bon à rien » l'un des hérauts de la modernité cinématographique japonaise. On mesure depuis dix ans son importance dans l'histoire du cinéma : 19 films et une centaine de documentaires. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective de son œuvre début 2008.
Pays : Japon Année : 1965
Acteurs : Mariko Okada (Shizuka), Ruriko Asaoka (Yumiko), Yasunori Irikawa (Shizuo), Isao Yamagata (Denzo), Shin Kishida (Takao). Dir. Photo : Yoshio Unno, Tatsuo Suzuki
Résumé : Shizuo est un employé de banque et doit bientôt se marier avec Yumiko, jeune fille résolument moderne. Sa mère, la belle Shizuka, a élevé son fils seule depuis la mort de son mari, du jeune garçon jusqu’à ce jour avec beaucoup d’amour. Ce mariage en vue semble troubler beaucoup de personnages, soit au bureau, soit en famille et réveiller l’ardeur de Denzo, l’ancien amant de Shizuka, à l’occasion du mariage de sa fille avec précisément le fils de celle-ci. Shizuo, voyant Denzo son futur beau-père revenir vers sa mère (il se souvient avoir déjà épié sa mère quand il était petit) devient jaloux et sombre, il finira par demander à sa mère de ne plus revoir Denzo…. Le thème de l’eau est bien sur présent …ici plutôt en fil conducteur. Yoshida dit qu’il a voulu évoquer le thème de l’inceste, il faut être très persuadé pour voir des éléments crédibilisant l’inceste. Par contre l’enfant est en effet soumis à une approche douteuse d’une amie de sa mère. L’enfant est ébloui par sa mère et amoureux d’elle comme tous les petits garçons, c’est le complexe d’Œdipe. C’est l’axe du film autour duquel tourne les relations sexuelles de Shizuo qui ne peut s’en défaire et donc partager l’acte sexuel avec sa femme…. Il refuse à Shizuka d’être autre chose que sa mère, et va jusqu’à douter de sa filiation. Voir aussi un blog intéressant sur les films de Yoshida avec beaucoup de photos http://cosmopolitanstories.blogspot.com
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Très sensible, on est dans les sentiments d’un bout à l’autre et laisse encore la part belle aux femmes (Yoshida ou Mariko ?). Ici on sent encore le poids de la tradition et de l’autorité masculine qui étouffe l’épanouissement féminin, mais on voit aussi avec la jeune femme que la bataille est gagnée.
Note : 9/10 Rédigé par Jacquie

vendredi 16 mai 2008

Le Lac des Femmes


Titre original: Onna no mizuumi

Réalisateur : Kiju Yoshida, : Né en 1933 ; université de Tokyo, étudie la pensée française. Il devient avec « Bon à rien » l'un des hérauts de la modernité cinématographique japonaise. On mesure depuis dix ans son importance dans l'histoire du cinéma : 19 films et une centaine de documentaires. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective de son œuvre début 2008.
Pays : Japon Année : 1966
Acteurs : Mariko Okada (Miyako), Shigeru Tsuyuguchi, Tamotsu Hayakawa (Kitano), Shinsuke Ashida Dir. Photo : Tatsuo Suzuki, Lumière : Yoshio Unno
Résumé : Une jeune femme, Miyako, lassée par son mari… a une aventure avec un jeune décorateur, Kitano. Ils se rencontrent régulièrement dans des hôtels. Lui est fasciné par la beauté de son amante et prend des photos de nus dont il lui montre les négatifs. Par peur elle lui prend les négatifs car dit-elle elle veut être la première à les voir… en rentrant chez elle, nuitamment et discrètement, elle sent une présence derrière elle… alors que nous la suivons dans un clair obscur très contrasté, elle jette son sac et s’enfuit en courant. C’en est fait de sa quiétude, les négatifs sont dans des mains adverses et une histoire de chantage va commencer dans une atmosphère à la Hitchcock… On ne verra le personnage que très tard, avec des lunettes noires etc. Il téléphone et demande à Miyako de prendre seule le train pour une ville du bord de mer Katayamazu Onsen…. Yoshida montre dans ce film des relations ambiguës plus que complexes entre les différents couples, rien ne semble aller de soi, tout est un jeu de doubles faces. La difficulté de gérer sa vie, riches ou plus modestes, dans l’époque contemporaine parait universelle. En description transversale, on note le problème de la nudité qui est alors un énorme tabou ; les scènes d’amour au lit sont assez habillées, même la scène inaugurale qui joue de la beauté des deux corps, lui se drape pour prendre les photos, elle remet son kimono aussitôt qu’elle pose le pied par terre.. dans la scène burlesque du tournage d’un film (clin d’œil à Buster Keaton ?) le haut d’un maillot de bain crée un émoi chez l’actrice…
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Film captivant, montrant une peinture sensible de la vie bourgeoise japonaise, et la libération sexuelle de la femme en devenir. Esthétiquement très beau bien que Noir et Blanc, de très belles scènes avec d’excellents acteurs.
Note : 9/10 rédigé par Jacquie.

mercredi 14 mai 2008

Adieu, Clarté de l'été


Titre original: Saraba natsu no hikari

Réalisateur : Kijû Yoshida : Né en 1933 ; université de Tokyo, étudie la pensée française. Il devient avec « Bon à rien » l'un des hérauts de la modernité cinématographique japonaise. En France on mesure seulement son importance dans l'histoire du cinéma : 19 films et une centaine de documentaires. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective de son œuvre début 2008.
Pays : Japon Année : 1968
Acteurs : Mariko Okada (Naoko), Tadashi Yokouchi (Kawamura), Hélène Soubielle (sœur de Robert), Paul Beauvais (Robert).
Dir. Photo : Yoshio Unno
Résumé : Un jeune architecte part en Europe à la recherche d’une église dont il a vu un croquis au musée de Nagasaki, avant d’entamer une carrière universitaire. Il rencontre fortuitement ( ?) une jeune femme de Nagasaki qui a fuit le Japon après la première guerre mondiale et parcours l’Europe pour acheter du mobilier de décoration. Ils partagent leurs visions de l’Europe en menant chacun leur recherche, mais en n’étant plus seuls… ce qui devait arriver arriva….et au bout de quelques villes ils se trouvent devant l'inévitable question : quitte ou double ? Le film en profite pour nous montrer des villes et des monuments sous un aspect dont nous n’avons pas l’habitude… il faut bien connaître pour reconnaître ! Les faces à faces des deux japonais sont assez hermétiques, mais les jeux (danses?) des mouvements artificiels devant la caméra, les scènes « débranchées » donnent un complément d'information. Ce film est bien dans l’optique de la nouvelle vague française, et dans l’ambiance libertaire de 1968, des sentiments conflictuels viennent brouiller ce qui pourrait être le début d’une vie à deux. Les multiples interrogations embrouillent le couple et le spectateur. Les prises de vues sont belles et originales, dues à Yoshio Unno qui maîtrise son sujet et sert le réalisateur dans ses plans reflets ou aquatiques.
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Un bon film évidemment, mais assez intellectuel, ce qui gâche un peu le plaisir, mais qui donne aussi à réfléchir sur ce type de questionnement qui était bien présent dans ces années là… Le tango de j’y vais, j’y vais pas… j’ose ma vie… l’intellect ou les sentiments… cornélien ? freudien ? Soixantehuitard....
Note : 8/10 Rédigé par Jacquie

mardi 13 mai 2008

Promesse


Réalisateur : Kijû Yoshida. Né en 1933, université de Tokyo, étudie la pensée française. Il devient avec « Bon à rien » l'un des hérauts de la modernité cinématographique japonaise, aux côtés d'Oshima et de Shinoda, avec lesquels il forme la « Nouvelle Vague ». On mesure depuis dix ans son importance dans l'histoire du cinéma : 19 films et une centaine de documentaires. Le Centre Pompidou consacre une rétrospective de son œuvre début 2008 (voir annonce ici et site Pompidou), et Carlotta film réédite 2 coffrets et 2 films en copies neuves….. une chance pour ceux qui ne se sont pas déplacés; voir www.carlottafilms.com
Pays : Japon Année : 1986
Acteurs : Rentaro Mikuni (le père) Sachiko Murase ; Choichiro Kawarasaki ; Tomisaburo Wakayama ; Orie Sato.
Résumé : Promesse est un film à propos de la fin de vie et de la cohésion familiale japonaise moderne. Un cadre à la quarantaine (Ishio) et sa petite famille, héberge ses parents âgés, Tatsu la grand-mère commence à perdre la tête, son mari (Ryûsaku) la couvre de tendresse…. mais lui aussi commencera sa descente…. Film très riche qui raconte aussi le devenir de la vie de couple, la révolte des adolescents contre le point de vue établi…
Filmographie : Bon à rien, La Source thermale d'Akitsu, Eros + Massacre, Histoire écrite sur l'eau, Le Lac des femmes, 18 jeunes gens à l'appel de l'orage, Adieu clarté d'été, « Aveux, théories , actrices », Les Hauts de Hurlevent, Femmes en miroir.
Avis : Film très touchant sur un problème d’actualité : que faire pour des parents vieillissants qui ne sont plus autonomes. Yoshida filme avec beaucoup de pudeur les petits « quotidiens » de cette famille aisée. Note : 10/10

mardi 6 mai 2008

Vas, vis et deviens



C'était.... à laTélé sur la 3 .... il reste la possibilité du DVD....

César du meilleur scénario original 2006 et d'autres nominations à Berlin

Réalisateur : Radu Mihaileanu : Fils d'un journaliste juif, il quitte la Roumanie en 1980 durant la dictature de Ceaucescu pour se réfugier en France où il étudie le cinéma à l'IDHEC. Wikipedia.
Pays : France Israël Année : 2004
Acteurs : Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Roni Hadar, Sirak M. Sabahat
Musique: Armand Amar
Résumé : Un petit garçon vit avec sa mère dans un camp de réfugiés éthiopiens au Soudan ; l’Etat Hébreux décide une opération de sauvetage des éthiopiens juifs, aussitôt les camions arrivés, la mère envoie son fils avec une femme dont le fis vient de mourir. Ce petit garçon doit dorénavant usurper une identité juive pour être accepté par les hébreux. Notre héro malheureux d’avoir perdu sa mère vivra plus ou moins difficilement son intégration. Il devra faire face à différentes bêtises humaines : sectarisme, racisme, guerres. Son espoir de revoir sa mère, le maintien à flots, malgré la difficulté qu’il a de cacher sa véritable origine.
Filmographie : Trahir (1993) Bonjour Antoine (1997) (téléfilm) Train de vie (1998) Les Pygmées de Carlo (2002) (téléfilm) Va, vis et deviens (2005)
Avis : Film très intéressant où le réalisateur décrit le sauvetage sélectif de population en danger, le sectarisme et le racisme qui naît aussi dans des populations qui en ont souffert par le passé… incroyable mais vrai ! Les problèmes des immigrés et de leur assimilation, on en a plus l’habitude. Film développant une véritable prise de conscience humaniste, qui se situe au-delà des ethnies, pays, au niveau de la fraternité humaine. Met le doigt là où ça fait mal pour Israël et au-delà …..Dommage qu’il ne soit pas distribué dans les grandes salles….
Note : 9/10 Jacquie

vendredi 2 mai 2008

Quatre minutes


Hello Edith, je suis allée voir ce film que tu m'avais recommandé au "Lucernaire", je le recommande également à tous mes amis qui aiment le cinéma ayant quelque chose à dire.... J'ai laissé passer plusieurs jours avant de poster ma fiche tellement ce film reste présent longtemps après.
Et une question à la cantonade, pourquoi ces excellents films allemands, Quatre Minutes a gagné 15 prix…., sont-ils si peu visibles en France? pourquoi ces délais? et pourquoi ensuite sont-ils montrés en catimini dans une salle ou deux?

Titre original :Vier Minuten
Réalisateur : Chris Kraus ; né en 1963 en Allemagne suit des cours à l’Académie Allemande du Film et TV à Berlin. Remarqué et primé pour son Scherbentanz (Famille brisée) en 2002. Pays : Allemagne Année : 2006
Acteurs : Monika Bleibtreu (Traude Krüger), Hannah Herzsprung (Jenny von Loeben), Sven Pippig (Mütze le Gardien), Richy Müller (Kowalski), Jasmin Tabatabai (Ayse)
Dir. Photo : Judith Kaufmann Musique : Annette Focks
Résumé : C’est l’histoire de trois écorchés de la vie, une vielle dame (Traude Krüger) professeur de piano dans une prison de femmes, une jeune femme hyper excitée (Jenny) incarcérée pour meurtre et un gardien de prison un peu simplet. Les deux derniers sont subjugués par le professeur de piano….. Elle par contre, reste très solitaire et en retrait sentimental, mais est captivée par les dons de Jenny et la pousse à travailler et passer des concours… de fil en aiguilles, des drames se produisent, les choses s’éclairent et la vie reprend ses droits… Les prises de vues sobres et rapprochées mettent en exergue l’enfermement. Malgré tout, un très beau jeu de couleurs sur les murs carcéraux et dans les flashbacks de la vie de Traude.
Filmographie : Scherbentanz (famille brisée)
Avis : J’ai beaucoup aimé, je découvre depuis peu le nouveau cinéma allemand…voir les années de plomb, Allemagne mère blafarde et La vie des autres. Astucieusement la mise en scène agit en touches légères et dévoile petit à petit les motivations ou empêchements des personnages dont Traude Krüger et même nous induit en erreur parfois. Les acteurs sont étonnants. La musique est très présente…normal ? mais il n’y a pas que Schumann… il y a Annette Focks et la BO existe sous le titre Vier Minuten (amazon.fr). Cependant c’est un film sentimentalement violent, bouleversant dont je suis sortie finalement mal à l’aise. Mais doit-on se complaire dans le conformisme et le politiquement correct ?
Note : 9/10 rédigé par Jacquie